vendredi 12 mars 2021

Jour 365

Un an. Un an que la catastrophe est vraiment arrivée. Un an que le bordel a pogné solide. Un an que la vie s'est pratiquement arrêtée. 12 mars 2020, en soirée, on annonçait la fermeture des écoles au moins pour le lendemain, le temps de mettre en place des mesures de salubrité supplémentaires. Vla un an, certains étaient contents d'avoir un petit jour de congé providentiel. Suite à cette nouvelle s'en est suivi tout un branle-bas de combat. Pour plusieurs personnes, le congé s'est prolongé de jour en jour pis de semaine en semaine. Pour d'autres, la charge de travail a doublé voire triplé. Un an plus tard, peu importe dans quel camp on s'est situé, on est tous unanimes, on est ÉCOEURÉS.

Aujourd'hui, j'enseigne toute la journée à mes nouveaux groupes. J'ai convoqué tous mes élèves en présence faque on est tous masqués jusqu'aux dents. On s'habitue à tout y faut croire. Personne se plaint. Tout le monde est de grande humeur. J'ai acheté des chocolats (emballés) que je pitche aux élèves sous différents prétextes. T'es arrivé en retard ? Kin, un chocolat ! J'ai posé une question pis t'as tenté une réponse ? Let's go, un chocolat ! T'as rit à une de mes jokes ? Enweille un chocolat par la tête ! Tout le monde est joyeux. Une élève me dit : "Moi être ici avec les amis (ce sont des adultes hein) pis du chocolat, ça me rend heureuse". Ça prend vraiment pas grand chose des fois. Pis ça m'a coûté 8$.

15h10, je suis pas fâchée que la semaine finisse, d'autant plus que j'en ai une assez mongole en vue la semaine prochaine. Je donne un lift à ma chum Katrine pis on se rend compte qu'on est quasiment plus en danger dans mon char que dans le train de mon rêve. Je sais pas ce qui se passe mais c'est le festival des dangers publics. On dirait vraiment que personne sait chauffer. Je bifurque sur Sherbrooke pour les derniers kilomètres. Sur Sherbrooke, pour ceux qui connaissent pas, y'a six voies, trois dans chaque sens. Je roule à l'extrême droite parce que c'est une voie réservée aux bus, taxis pis co-voiturage faque quand j'ai Katrine dans l'char, j'ai le droit. C'est pour ça que je l'embarque. Sinon, elle marcherait. Je roule allégrement dans ma voie pendant que les deux voies à côté sont au point mort. Surgit soudain devant moi, un char qui arrive du sens inverse pis qui a décidé de tourner vers le sud devant les chars arrêtés. Le problème, c'est que moi, j'avance. Je break raide pis j'évite la collision. J'aurais pas été responsable mais c'est du trouble pareil. En breakant, je mets mon bras devant Katrine pour la protéger, comme je faisais et ferais encore avec mes gars. Voir si mon bras gros comme celui d'un enfant de 5 ans va sauver quelqu'un qui revole dans le dash. Faites-vous ça vous autres ? En tout cas, Katrine pourra pas dire que j'ai pas sa sécurité à coeur. 😁

Faque on est jour 365. Un an plus tard, de quoi la COVID viendra pas à boute ?

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