mercredi 25 mars 2020

Jour 13

Hier, mon père m'a demandé, si je pouvais lui emmener un peu de bouffe, si jamais j'allais à Shawinigan par hasard. Y veut pas trop déranger sa soeur avec ses commissions. Non, j'irai pas à Shawi par hasard puisque tout est fermé pis qu'on peut pu aller chez personne. Par contre, faire un tour d'auto pis lui emmener à manger, ça va me faire ben plaisir.

Je pars à l'épicerie, munie de sa liste pis tant qu'à faire, je décide de me stocker aussi, question de pas y retourner pour rien. Première constatation, une chance qu'on est rendus en mars parce qu'asteur, partout où on va, faut attendre dehors. Au Métro, c'est assez bien organisé. Dehors, à l'entrée, y'a un lavabo portatif comme on voit dans les festivals à côté des toilettes chimiques. Faut se laver les mains avant d'entrer en activant l'eau avec une pédale. Aie, y'a même l'eau chaude là-dedans. On rit pu ! Avoir su, hier soir, je serais venue me laver les cheveux là !

J'entre dans l'épicerie en regardant tout le monde suspicieusement. J'ai pas le goût de m'attarder mais j'ai une grosse liste. Pas question que je revienne avant deux semaines ! Contre toute attente, je trouve tout ce que je veux. J'ai juste un peu de misère à trouver la Coors Light dans le frigidaire mais après dix minutes dedans, j'en sors victorieuse avec une caisse pis les lèvres bleues. Je paie, me relave les mains dans le super lavabo pis 400$ plus tard, je repars chez nous, en auto, évidemment. 🚗

J'entreprends de monter mon épicerie toute seule, par l'escalier en colimaçon, en arrière. J'habite dans un troisième étage pour ceux qui le savent pas. Un VRAI troisième étage. Ça m'énerve les gens qui disent qu'ils habitent au deuxième quand y sont au premier.

Définition du mot étage selon le Larousse : "Dans un bâtiment, un immeuble, ensemble des pièces et dégagements situés de plain-pied entre deux divisions horizontales, planchers ou voûtes (le rez-de-chaussée est en général exclu du décompte des étages)". Ça, ça veut dire que si t'habites l'étage au dessus du rez-de-chaussée, ben t'es au PREMIER ! Ben moi, je vis dans un VRAI troisième, faque c'est haut.

Je décide de monter tout ça toute seule, même si mes ados sont au DEUXIÈME chez leur père. Je sens que mon épicerie est vraiment contaminée pis je veux pas mettre leur santé en péril. Après plusieurs aller-retour pis les jambes en guénilles, mon butin est en sécurité à terre dans la salle à manger. Cette fois-ci, j'ai pas perdu de sac.

Je décide de laver mon épicerie, TOUTE mon épicerie, pis de laver encore plus ce qui va aller chez mon père. Tout y passe. Ça me prend deux heures. Je remets dans des sacs propres tout ce qui va partir à Shawi. Les cannages ont les étiquettes toutes ratatinées. Aie, j'ai même lavé les bananes avec des lingettes Lysol. J'espère que mon père les mange pas avec la pelure... En tout cas, si la COVID-19 rentre dans sa résidence, ça sera pas moi la coupable.

Bon, c'est pas tout ça. Je veux préparer le dessert préféré à mon père, de la bagatelle. Je suis un peu brûlée faque je bifurque plutôt sur le vin pis je me réchauffe des spaghettis. À 21h., je peux pu m'en sortir, je prépare le dessert. Y va être content.

Confiné, mais content.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire