vendredi 13 mars 2020

Jour 1

J'en profite pour me lever tard pis flâner le matin. J'appelle mon père pour prendre de ses nouvelles. En fin d'avant-midi, on annonce la fermeture des écoles pour deux semaines. Je suis pas trop contente mais je décide de voir ça comme des simili-vacances.  Je compte bien travailler un peu à distance si je peux récupérer mon matériel à l'école lundi. Je reçois plusieurs courriels d'élèves inquiets. Je réponds à chacun mais j'ai pas beaucoup plus d'informations qu'eux. J'appelle mon concessionnaire pour commander un rétroviseur côté passager pour mon auto. Je me suis fait accrocher par un camion la semaine passée sur Sherbrooke. Le gars est supposé payer la réparation. De toute façon, peu importe, ceux qui me connaissent savent qu'il est pas question que je garde un miroir scratché sur mon auto. J'ai providentiellement deux semaines libres pour aller faire réparer ça.

En après-midi, je décide d'aller faire les courses pour la semaine prochaine parce que mes deux ados arrivent dimanche pis ça fait déjà trois jours que je mange des nouilles Gattuso pis des grill cheese. À midi, j'ai dû en faire un avec une croûte blanche pis une croûte brune. C'est la misère. 😬

Je suis un peu gênée d'aller à l'épicerie parce que j'ai entendu dire que les gens se stockaient en fou. Moi, je veux juste faire mes courses normales. J'ai peur que ça soit pire en fin de semaine faque je me lance. Je m'achète un cappuccino glacé en passant pis je m'en vais chez Maxi. Je me stationne pis je me mets à la recherche d'un panier. Y'en a plus un seul. Les gens se les arrachent à la sortie. Pour une fois, je ferai pas mon épicerie dans l'inquiétude qu'un panier roule dans une de mes portes de char. Je finis par en trouver un qui roule comme une fin de vie. Je me dirige vers la porte du Maxi avec tout l'optimisme d'une fille qui a pas encore compris...

Ben oui, y'a une file pis un monsieur qui fait la circulation. Faut attendre une heure avant de rentrer. Tant pis, c'est le fun, j'ai deux semaines devant moi. Y fait soleil mais y'a aussi un vent à écorner les boeufs. Je bois mon cappuccino en grelottant devant la porte. Au bout d'une heure, je peux enfin entrer. L'épicerie a des allures de guerre mondiale. Je me dépêche à remplir mon panier avec en prime, quelques nouveaux produits, pénurie oblige. J'essaie de prendre un paquet de papier de toilette sans me faire remarquer. C'est pas trop bien vu d'en acheter ces temps-ci mais là maudine, y me reste un seul rouleau. Même en utilisant un seul carré chaque fois, ça va pas le faire. La caissière du comptoir à vêtements me fait signe que je peux venir payer à sa caisse. C'est pas trop pratique sans tapis roulant mais vu la file aux vraies caisses, je saute sur l'occasion.

J'arrive chez nous, monte pis défais mes courses pis je me rends compte qu'il me manque un sac. Je cherche partout pis je le trouve pas. Sans doute à terre à côté du comptoir à vêtements. Dla marde, j'ai perdu l'équivalent de 30$ de bouffe. Y'a pire. Des gens meurent semble-t-il...

Je me sers un verre de vin pis j'échafaude un super plan. À soir, je vais attendre 22h. pis sortir au Métro racheter les denrées que j'ai perdues. À cette heure là, ça devrait être tranquille. À l'heure dite, je m'habille pis je pars accomplir ma mission. Bingo, y'a personne. Je reviens en moins de deux. Alleluia, on a de quoi subsister une couple de jours.

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