dimanche 12 avril 2020

Jour 31

Méchante nuit de marde pas reposante. Endormie à 1h17, réveillée à 5h18. À 6h45, je capitule pis je me lève : café devant un épisode de Rizzoli et Isles. Mes rejetons arrivent à soir. Je fais un tour des poignées de portes pis des pitons de lumières avec du Hertel. Je lave la salle de bain qui est pas sale pantoute. Je starte un lavage que j'étends dehors. Je me recouche de 9h à 10h.

L'air de rien, on est rendu au jour 31 de ce confinement. Comme je fais partie des toutes premières personnes qui ont arrêté de travailler, ça commence à faire un bon boute que je vis en ermite. J'ai pas à me plaindre comparativement à ben du monde. D'un autre côté, ste confinement-là, c'est quand même pas comme des vacances. En tout cas, si vos vacances ont l'air de ça d'habitude, changez quelque chose parce qu'elle doivent être plates en maudit ! J'envie un peu ceux qui travaillent encore (de la maison ou tout seul dans un bureau) pis qui ont gardé une petite routine. J'envie moins les employés de la santé. Le premier lundi du confinement, j'ai contacté mon ancienne boss à l'hôpital pour offrir mon aide. Elle avait pas besoin. Finalement, je suis ben contente. J'ai pu envie d'y aller. J'admire mes ex-collègues qui continuent de travailler pis je sais à quel point ils et elles doivent travailler fort.

William, mon plus vieux, travaille à l'hôpital lui aussi. Yé archiviste médical. Heureusement, y'a pas de contact direct avec les patients. Les risques sont limités mais présents quand même étant donné qu'y côtoie des gens. Mon William, c'est lui. Un bon petit gars, ben travaillant pis pas mal cultivé, grand passionné de musique, de lecture pis de tatoos. Paraît qu'y me ressemble. Moi je trouve qu'y ressemble pas mal à son père, surtout quand y fait des faces niaiseuses.💙

Après dîner, je teste une "recette" de café Dalgona, un café froid, supposé goûter un peu comme un cappuccino glacé. Pas très compliqué à faire, y faut trois ingrédients pis de l'eau. Je suis assez optimiste de le réussir ! J'exécute la recette pis je vide ça dans un pot Masson, pareil comme dans la vidéo. J'y goûte... Miam, très bon... Je le bois en faisant un Facetime avec mon beau-frère.


Je bois le café en un laps de temps relativement court pour pas que les glaçons fondent dedans pis que ça goûte juste l'eau.  Je pogne un méchant rush de caféine. J'ai l'impression d'être sul fast forward. J'appelle mon père. Yé de bonne humeur, comme d'habitude, mais y me semble peut-être un peu moins peppé. C'est sûr que pour ceux qui peuvent pu sortir pantoute, ça doit commencer à être long en maudine ! Il me dit qu'il continue de descendre à la réception de sa résidence une ou deux fois par jour pour jaser avec d'autres confinés. Après quasiment un mois, y'ont pu grand chose à se dire vu que tout le monde vit à la même place pis que personne sort. Au moins, je sais qu'il est en sécurité pis bien traité. Pendant que j'y parle, un employé frappe à sa porte pour lui donner un dessert de Pâques dans un petit panier cute. Y'a l'air ben content.

Je raccroche pis je me motive à aller marcher pour essayer de brûler ma caféine. Aujourd'hui, c'est dans le cimetière que ça se passe. Quand je marche là, je varie les parcours mais je rends habituellement visite aux quatre mêmes personnes que je connais même pas : la mère de mon beau-frère, les parents de mon amie Louise, le père de ma chum Julie pis un enfant que je connais pas pantoute pantoute. Quand mes gars étaient petits, on utilisait souvent le cimetière comme raccourci en auto. Avec ma vieille Corolla, on allait rouler dans les grosses flaques d'eau pis on montait pis descendait les buttes dans le fond du cimetière. Une fois, on avait remarqué une pierre tombale avec une Barbie dessus. C'était la pierre d'un bébé né pis décédé en 1992. À partir de ste moment-là, mes enfants voulaient toujours qu'on passe devant cette pierre-là. Des fois y'avait un toutou, à l'automne y'avait une citrouille, d'autres fois y'avait des fleurs... Quinze ans plus tard, je continue d'aller voir quand je prends mes marches. Ces temps-ci y'a comme un restant de décoration de Noël.  Regardez ça comment ça me rend heureuse moi, un cimetière ! Le mien est vraiment pas déprimant. Ces temps-ci en plus, y'a quasiment plus de vivants que de morts dedans !

Fin après-midi, je suis encore speedée de mon café Dalgona. Mes gars s'en viennent. Je prépare le souper. Au menu ce soir, filet de porc sur le BBQ.

 
Joyeuses Pâques tout le monde ! 🐰🐰🐰

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