mardi 21 avril 2020

Jour 40

J'ai pas eu de misère pantoute à dormir la nuit passée mais j'ai encore beaucoup beaucoup rêvé. Je trouve ça ben désagréable. Ça me donne l'impression d'être en action toute la nuit. Mon corps se repose mais pas mon cerveau.

Aujourd'hui, je travaille pas. Je devais mais les plans ont changé hier soir. J'attends des nouvelles pour la suite. J'ai plein de choses à faire faque c'est ben correct. Ce matin, café devant mon ordi. Je réponds à mes courriels pis je corrige le travail d'une élève. On sait maintenant que l'école recommencera pas avant le 4 mai ni même LE 4 mai. Je décide de créer un petit exercice pour mes élèves. Je prépare ça pis je leur mets ça drette sur Moodle. Je raffole de cette plate-forme qui me permet de garder avec les élèves un contact pas mal plus direct que les courriels.

Je dîne devant la TV pis je regarde le point de presse. Jusqu'à maintenant, je peux dire que j'approuve assez les décisions et initiatives de M. Legault. Je trouve qu'y fait bonne figure et qu'on sent qu'on peut compter sur lui. Y'a juste une chose qui me fatigue. On arrête pas d'entendre dire qu'on a tellement ben fait ça à date que la surcharge prévue dans les hôpitaux a pas eu lieu. Je peux pas m'empêcher de penser que si toutes les personnes âgées des centres avaient eu le temps de se rendre à l'hôpital plutôt que d'être abandonnées à leur triste sort, y'aurait eu pas mal plus de monde aux soins intensifs... By the way, avez-vous remarqué que les cheveux de François Legault poussent pas ? Mon frère me faisait remarquer ça dimanche... ✂ 👨

Depuis que je réduis mes visites à l'épicerie, j'achète en plus grandes quantités. J'ai donc pris la résolution de faire des potages avec la bouffe qui menace de passer l'arme à gauche. Le weekend passé, j'en ai fait un aux épinards. Aujourd'hui, c'est poireau et brocoli. Ça sent bon pis ça va me nourrir une couple de jours. Ce confinement me rend définitivement très productive.


16h. j'ai une réunion en ligne avec mes collègues enseignants (es) pis notre directrice. J'ai l'air de la chienne à Jacques. Je me brosse les dents, me lave la face, me mets des boucles d'oreilles, du gloss pis un chandail. À distance, on y verra que du feu ! En vrai, c'est un peu moins classe... Clin d'oeil pour Francine, ma directrice qui lit mon blog pis qui me trouve ben drôle. 😉



Comme vous voyez, j'ai pu ben ben d'orgueil depuis que je suis en confinement. Pis ouin, mes meubles de chambres sont bleus. Longue histoire. Ces meubles-là, c'est une valeur sentimentale faque je suis pognée avec TOUTE ma vie. Quand je me suis installée à Montréal en 1994, mon mari pis moi on dormait à terre faque mon père m'a donné le set de chambre qu'il avait reçu en cadeau de mariage des parents de ma mère. Kin, les parents de ma mère, c'est eux autres. Je suis toujours étonnée quand quelqu'un de mon âge me parle de ses grands-parents encore vivants parce les miens, y'auraient 119 pis 122 ans. 

Bref, y'ont donné un gros set de chambre à mes parents en cadeau de mariage. Initialement, les meubles étaient en espèce de fini d'imitation de bois. Un jour, ma mère a pété une coche pis les a peints en blanc mélamine, parce que c'était la mode. Quand mon père me les a donnés, j'avais des murs blancs pis un plancher blanc dans ma chambre faque je les ai repeints en vert. Une couple d'années après, je me suis tannée pis je les ai re-repeints en bleu. Ces meubles-là y'ont vraiment fait la guerre. Y sont pas tuables. Dans un de mes multiples déménagements, la base de lit passait pas dans l'escalier pis mon père a pogné les nerfs après. Bon, faut que je vous avoue que la patience, c'est pas la vertu principale de mon père. Y'a d'autres qualités mais pas exactement celle-là. Toujours est-il qu'il a pogné les nerfs pis arraché des boutes de ma base de lit pour que ça passe dans les marches. Mon mari pis moi on l'a rafistolée "en attendant".  Vingt-cinq ans plus tard, j'ai encore la base avec sa réparation de fortune pis le set au complet, preuve à l'appui. Un jour, tout ça va forcément sacrer le camp pendant que je dors. Kin, en haut, de mon lit, vous pouvez voir les fleurs que mon chat arrache pour me réveiller le matin. 


N'empêche, c'était ben le fun de revoir tous mes collègues profs. Pis aie, on est quand même rendus jour 40...

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