Jour 54

Je me réveille tôt à matin avec une douleur épouvantable dans la hanche droite.  Non seulement ça fait un mal de chien, mais c'est impossible de même espérer marcher là-dessus. Heureusement, j'ai ma canne dans le garde-robe de ma chambre. Je parviens à aller la chercher en me tenant sur les meubles. Je l'ai pas utilisée depuis 2013. Juliet, qui était toute contente que je me lève, me fait des pouiches à répétition. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle aime pas beaucoup la nouveauté. Quand j'ai été opérée en 2013, elle pouichait ma marchette. En tout cas, ça sera jamais un chat Mira...

Je m'installe pour ma journée de travail avec mon thé pis ma douleur. Juliet est cachée en dessous du lit de Renaud, terrifiée. Tout ça pour une inoffensive canne... Je passe la matinée en réunion vidéo avec une collègue. Elle doit trouver que je fais dur pas à peu près. J'appelle mon père sur mon heure de dîner pour y dire de regarder le point de presse surprise de M. Legault à 13h. Y va annoncer des mesures assouplies pour les personnes âgées. Mon père est content à l'idée d'avoir un peu de lousse mais y compte pas faire de folies. Yé franchement raisonnable. Ça y ressemble pas tant.

J'écoute le début du point de presse en finissant de dîner. Ça ben l'air que les personnes âgées vont pouvoir se promener sans surveillance pis voir leurs proches à deux mètres dehors. Je suis contente. J'imagine que c'est pas une bonne idée que moi j'y aille, vu que je viens d'une autre région (Montréal en plus !) mais au moins, mon frère va pouvoir y aller. C'est une bonne nouvelle. Ça fait ma journée.

Mon après-midi passe encore plus vite que celui d'hier. À 17h., je ferme tout pis je me sers un verre de vin bien mérité. Clopin clopant, je prépare des oeufs farcis avant que mes oeufs passent date. Je vais manger ça pour souper avec mon reste de potage au céleri. Ça va être ben assez étant donné mon niveau d'activité du jour. En bougeant un peu, ma douleur s'atténue légèrement. C'est ça le problème avec ce genre de douleurs-là. Plus t'es statique, pire c'est. Pis là ben, faut que je reste assise toute la journée. J'appréhende déjà mon lever demain. On verra ben. Un jour à la fois...

En zappant après souper, je tombe sur Andrée Waters pis Sylvain Cossette qui racontent qu'y vivent de façon minimaliste depuis une couple d'années. Asteur, y'ont juste une petite maison, un petit condo pis un petit chalet. Y s'ennuient pas en confinement parce qu'y ont de la bonne bouffe pis du bon vin. On dirait ben que tout le monde a pas le même minimum...

Bon pour à soir, mon minimum à moi, c'est à l'horizontal sul divan : TV, ordi, chat. J'ai caché ma canne maléfique. Juliet me refait confiance.