dimanche 10 mai 2020

Jour 59

C'est la fête des mères aujourd'hui. Chez nous, c'est jamais un très grand événement. De un, j'ai eu Renaud à la Fête des Mères faque habituellement, on est plutôt habitués à le fêter LUI. De deux, ma mère, je l'ai plus depuis longtemps faque j'ai personne à appeler. De trois, avant, ma soeur pis moi on s'appelait mais elle non plus elle est pu là.

Je vous ai déjà dit que je vous parlerais de ma mère. Aujourd'hui, c'est une bonne occasion. Ma mère, ça va faire 29 ans dans quelques mois qu'elle est décédée. Elle avait 45 ans. On a fait un pas pire saut quand l'hôpital nous a appelés en pleine nuit pour qu'on s'en vienne parce que jamais personne là-bas nous avait parlé de cette éventualité-là. Nous autres, une semaine avant, on s'était fait dire qu'elle était guérie, pis un peu avant ça, à l'hôpital, on nous avait fait visiter le pavillon où elle déménagerait quand elle irait mieux. Je peux vous dire qu'asteur, je serais pas mal plus à l'affut de ce qui se passe, surtout depuis que j'ai travaillé en hôpital. Ce qui nous aidait pas à l'époque, c'est qu'elle était hospitalisée à 150 km de chez nous pis qu'on couraillait pas mal. Mon père continuait à travailler, mon frère pis moi on allait à l'école pis ma soeur avait son garçon, Marc-Antoine, qui était pas ben vieux. On allait quand même à l'hôpital plusieurs fois par semaine. On avait pas internet non plus, pour s'informer comme aujourd'hui.

Ma mère est décédée un samedi. Comme elle était loin de chez nous, on a pas eu le temps de se rendre. Mon père a organisé les funérailles pour le mardi, trois jours plus tard, pour que mon frère pis moi on manque pas trop d'école. Le mercredi, on était de retour au poste. Je pense que c'est à partir de ce moment-là que le monde qui se plaint pour rien pis qui manque la job sans raison s'est mis à me taper sur les nerfs. Tsé quand tu call malade parce que t'as peut-être l'impression d'avoir mal à la tête ou parce que la nièce de la cousine du beau-frère de ton voisin s'est échappé une fourchette sur un pied... Mon empathie a sacré le camp. Moi quand je vois quelqu'un qui pleurniche sans bonne raison, je suis plutôt : 



Ça doit être pour ça que mes enfants ont jamais beaucoup manqué l'école. Je pense que William a manqué une demi-journée dans tout son secondaire. Moi, mes enfants, quand y feelaient pas, je leur mettais une couple d'Advil, Tylenol pis Gravol dans leur poche pie je leur disais : "Texte-moi pis je te dirai quoi prendre. Si ça empire, tu t'en viendras à la maison mais au moins, t'auras essayé." Bon, appelez pas la DPJ là, évidemment, je vous parle pas d'un enfant qui a quarante de fièvre ou qui a passé la nuit à vomir hein. Je suis quand même pas complètement timbrée. 😵 Renaud a fait huit ans d'orthodontie. Si y'avait manqué l'école à chaque fois qu'y avait mal à yeule, y serait encore en secondaire un à 19 ans.

Même si j'avais 20 ans quand ma mère est décédée, certains de mes souvenirs sont rendus flous avec le temps. Je me rappelle de sa voix mais pas de son rire. Je me rappelle qu'elle était drôle pis qu'elle aimait chanter à tue-tête dans la maison. Je me rappelle qu'elle était très dévouée envers sa famille pis qu'elle était très habile de ses mains. Elle savait coudre, tricoter, jardiner, retaper des meubles pis elle faisait de la super bonne bouffe. Je me rappelle aussi qu'elle était toujours maquillée pis qu'elle avait des beaux ongles. Elle était belle ma mère pis pas mal à la mode.💔

Ma mère, c'est elle. Quasiment toutes les photos que j'ai d'elle sont soit floues, soit victime d'un doigt dans l'objectif ou soit mal exposées. Je pense que vla trente ans, y'avaient pas encore compris le principe du contre-jour. En plus, j'ai ben l'impression que c'est toujours ma mère qui posait parce j'ai beaucoup plus de photos avec mon père. En tout cas, ça ben, c'est au mariage de mes parents, en 1966. Je pense que ma mère devait peser 90 livres. Mon père aussi d'ailleurs. 😀💑


Ça me fait penser que j'avais déjà fait un montage avec cette photo-là pis ma soeur pis moi.


Faque aujourd'hui, c'est une journée ordinaire pour moi, surtout en confinement. Les gars arrivent à soir faque à matin, je fais ma tournée salubrité pis ma balayeuse. J'ai perdu un deuxième boute d'ongle. C'est pas ben chic mon affaire. Je vais me mettre du vernis moi-même quand tous les boutes seront tombés. En attendant ben, ça fait dur mais dla marde. J'en suis pu à ça près dans ma décrépitude. 

Mes gars arrivent, on soupe pis on joue aux cartes une heure. Je pense que le confinement commence à altérer leur cerveau. Y sont excités comme deux enfants de 5 ans. J'ai quasiment hâte que l'heure de jeu finisse pour les flusher. 😜 À soir, j'avais vraiment l'impression de jouer avec ces deux petits morveux là ! 👦👦



Bonne fête des mères ! 🌺

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