dimanche 17 mai 2020

Jour 66

Je me lève à 10h. à matin pis dès que les gars sont sur pied, j'embarque dans le lavage des lits pis de la salle de bain. C'est dimanche pis y vont scrammer en bas tantôt.

Hier, je racontais un souvenir de jeunesse à un de mes gars (je sais plus lequel) pis ça m'a fait penser à toutes sortes de niaiseries inintéressantes que j'ai envie de vous partager.

Souvenir #1 : L'éponge. C'est ça que je racontais à mon gars hier. C'est l'histoire d'un gars, mon père, qui était parti en voyage pis qui nous avait laissés, livrés à nous-même, mon frère pis moi, pendant deux semaines. Bon, j'avais quand même 22 ans pis j'étais revenue vivre temporairement au bercail suite à des déboires amoureux. J'avais pas encore compris, à cette époque-là, que j'étais pas faite pantoute pour la vie de couple. Un peu désemparée, j'étais revenue quêter le gite chez mon père, le temps de me revirer de bord. J'espère qu'un de mes gars me fera jamais la surprise de revenir une fois parti. Bref, j'avais 22 ans pis mon frère 16. Mon père nous avait laissé plein de bouffe pour qu'on survive sans lui mais rendu au début de la deuxième semaine, on trouvait que ça puait vraiment dans la cuisine. On cherchait partout mais on trouvait pas la source de la puanteur. Le frigo sentait bon pis on avait sorti les poubelles. De jour en jour, l'odeur s'intensifiait. Mon père revient finalement chez nous au boute de deux semaines pis la première chose qu'y nous dit en rentrant c'est : "Ben voyons ça pue donc ben icitt !". Y s'avance, regarde partout, se dirige vers le lavabo, pis y pogne l'éponge verte et jaune qui servait à frotter la vaisselle sale. On la rangeait tout le temps dans une bouche ouverte de grenouille en céramique que ma mère avait faite. Ben bingo, y'avait du fromage collé dessus depuis qu'on avait mangé des lasagnes pis c'était ça qui puait ! Mon père a sacré l'éponge à la poubelle pis ce fût la fin de l'histoire. Pauvre grenouille, on peut affirmer, sans mauvais jeu de mot, qu'elle puait vraiment de la yeule. 🐸

Souvenir #2 : Le lait. Quand mon père était pas là, mon frère s'exerçait à verser du lait dans un verre du plus haut possible. Au début, le verre était sur la table pis mon frère vidait en levant son bras de plus en plus haut. Après quelques jours ou semaines d'entrainement, y vidait du lait deboute sur une chaise, le bras levé jusqu'au plafond pis le verre était sul plancher. Des heures de plaisir avec parfois quelques dégâts. Évidement, des affaires de même, on faisait toujours ça à l'insu de mon père. 🍼

Souvenir #3 : Le Pepsi. Une fois, y'avait eu un spécial sul Pepsi. Y'avait des bouteilles de deux litres et demi pour le prix de deux litres. En voulant en ouvrir une, la bouteille avait glissé des mains de mon frère pis en voulant la retenir, il l'avait comme pitchée. Vous essaierez ça vous autres de pitcher deux litres et demi de Pepsi dans une cuisine. Ça avait revolé partout, jusqu'en dessous de la maudite vitre qui protégeait le dessus de la table de cuisine en orme. Tout était collant. Mon frère avait frotté longtemps avant que mon père revienne. 🕓

Souvenir #4 : La poêle en fonte. Ça c'est une des fois où j'aurais VRAIMENT voulu être ailleurs du genre, même pas exister. Chez nous, on avait une grosse poêle en fonte, une patente qui devait peser quinze livres. Même si on avait à peu près 72 armoires, on la rangeait dans le four. C'était sa place. Une fois sur deux, quand on chauffait le four, on oubliait la poêle dedans pis fallait la sortir avec une mitaine avant de mettre notre bouffe sur la plaque. Un bon soir, mon père est pas là. Je chauffe le four à 450ºF pour faire cuire quelque chose pour mon frère pis moi. Évidemment, j'oublie la maudite poêle dans le four, pis comme on fait tout le temps, je la sors pis je la mets au-dessus, sur un des ronds. Sur l'entrefaite, mon père arrive pis décide de se réchauffer un repas sul rond. Sans se méfier, y pogne la poêle brulante à pleine main pour la déplacer. Pis tsé, quand tu viens pour agripper une poêle pesante de même, tu y vas avec une bonne pogne. La poêle a revolé pis poqué la cuisinière. Mon père a sacré. Sérieux, je m'estime chanceuse d'être encore vivante. 😨

Souvenir #5 : Mon père, un meurtrier. J'ai jamais conté ça à personne parce que c'est vraiment niaiseux comme souvenir. J'ai quasiment honte d'avoir pu imaginer une affaire de même. À l'époque où j'avais peur de Charles Manson, j'étais pu ben ben rationnelle. Juste pour vous donner une idée, quand j'étais couchée le soir, j'étais persuadée que la musique du film jouait dans le sous-sol. Dans mon délire, j'avais imaginé que mon père allait peut-être me tuer. Je suis pas trop fière de cette idée saugrenue, sachant que j'ai jamais entendu mon père crier pis qu'à mon souvenir, y m'a tapée une seule fois mais c'était pas au chalet. 😛 C'est quand même pas si mal pour une époque où frapper le enfants était pas si mal vu. Bref, mon père est pas mauvais pour deux cennes mais c'est quelqu'un qui impose de sa personne. Y parle très fort aussi, comme si y'avait un micro intégré. Son frère est pareil. Quand on était jeunes pis même asteur, quand mon père rentrait dans une pièce en silence avec un air sérieux ou ben en soupirant, on prenait notre trou sur un méchant temps. Faque c'est ça, moi, dans ma tête de traumatisée, je pensais qu'il me tuerait peut-être. Chez nous, on avait une pratique que je comprends pu pantoute. On se lavait les cheveux dans le lavabo de la cuisine au milieu des autres qui cuisinaient ou mangeaient. C'est surtout là, quand je voyais passer mon père avec des couteaux, que je redoutais qu'y me poignarde dans le dos pendant que je me shampouinais la moumoutte. Un soir, j'étais toute seule avec lui pis j'entendais des bruits bizarres de ma chambre. Mon père gossait avec quelque chose dans la cuisine, comme si y chargeait une arme. Y'a jamais eu d'arme chez nous en passant. N'écoutant que mon courage pis ma sottise, je décide de me sauver mais la porte d'entrée est tout près de la cuisine. Je jette un oeil vite avant de prendre la poudre d'escampette pis j'aperçois mon père en train de mettre des piles dans une lampe de poche. Je me suis trouvée tellement conne qu'à partir de ce jour-là, j'ai supprimé toutes ces idées débiles de mon cerveau traumatisé.


Souvenir #6 : Jean-Claude. Ce souvenir vient de me revenir en voyant le nom du gars sur la photo du dessus. Ma soeur pis moi, on avait quatre bonhommes Fisher Price pareils : Jean-Pierre (comme mon cousin), Jean-Paul (comme mon oncle), Henri (comme mon autre oncle) pis Jean-Claude (comme... Jean-Claude je cré ben). Quand on y repense, c'était des drôles de noms pour des jouets. Notre bonhomme préféré, c'était Jean-Claude parce que la palette de sa casquette était pétée. Un après-midi, ma soeur pis mon on se chicanait parce qu'on voulait toutes les deux Jean-Claude. Ma soeur a pogné les nerfs, m'a poussée pis j'ai passé bord en bord de notre porte d'armoire en miroir. Pour me venger, j'ai pitché Jean-Claude dans le trou d'un poteau qui descendait jusqu'au sous-sol. On l'a jamais revu. Jean-Claude c'est lui.


Le poteau, c'est lui.  À noter que cette pièce était très orange pis qu'on avait un poster de notre propre chien...



Souvenir #7 : Le sable. Je viens de dire que mon père m'a tapée une fois. Je pense que je l'avais un peu mérité. Avec mon petit voisin, on avait vu le char du monsieur d'à côté qui était parké dans l'entrée avec les vitres baissées. C'était un maudit gros char du genre Pontiac Lemans. On avait eu la brillante idée de vider une vingtaine de chaudières de sable dans son char, sur les bancs, le tableau de bord, à terre... Si un de mes enfants avait fait ça, j'aurais pas donné cher de sa peau... 👦🔫 

Souvenir #8 : Le boeuf en cubes. Mon père cuisine super bien. Y fait de la bien meilleure bouffe que moi. Y'a appris sul tard par contre, une fois que ma mère était pu là. Son truc dans le temps, c'était de nous préparer UNE grosse batch de quelque chose, pis on en mangeait toute la semaine mon frère pis moi. Une fois, y nous a fait une recette de boeuf en cubes, du genre de 18 livres de boeuf pis un 20 livres de patates. Rendu aux assaisonnements, y'a échappé toute la petite bouteille de piments rouges en flocons dedans. C'était tellement fort, ça avait pas de maudit bon sens ! Mon frère pis moi, pour y faire plaisir, on y avait dit que c'était bon. Comme on soupait jamais en même temps que lui, on mangeait à côté du lavabo pour boire de l'eau direct au robinet pour que ça passe. 😡

Souvenir #9 : La remise. Une fois par été, mon père passait un après-midi à vider tout le cabanon qui était dans la cour pour qu'on dorme dedans, ma soeur, ma voisine pis moi. On faisait un genre de camping avec des sleeping bag pis toute. La première année qu'on a dormi là, ma mère nous avait sorti un espèce de pot de margarine vide pour qu'on fasse pipi dedans pis elle nous avait dit de pitcher ça dans le gazon après. Moi, j'étais la plus petite pis j'avais pas bien compris. J'ai eu la mauvaise idée de faire 💩 dans le pot pis je l'ai garroché dans le gazon comme ma mère avait dit. Ma soeur, qui était partie dans la maison, a marché dedans en revenant à la noirceur pis s'est couchée de même dans son sleeping avant de s'en rendre compte. Elle me l'a renoté toute sa vie. 😬 Vla le cabanon.

Bon, assez de bla bla d'autant plus que j'ai d'autres affaires à conter. Hier soir, j'ai donné congé d'heure aux deux gars en échange d'une marche aujourd'hui avec Morgan pis demain avec Renaud faque après diner, Morgan pis moi, on part marcher. Je le sais que ça y tente pas mais mettre le nez dehors une fois aux deux semaines, me semble que c'est vital. On marche une heure (5 km) pis j'en profite pour prendre quelques autres photos pour mon rallye. Au retour, je continue de profiter du soleil sur mon balcon pis je décide d'installer mon parasol acheté la semaine passée. Ça me prend deux minutes et quart. Une fois tout en place, je me rends compte qu'il y avait un gros pamphlet d'instructions. Curieuse, je regarde c'est quoi, les instructions de pose d'un parasol.

1- Y faut deux personnes toutes nues, une plus pâle que l'autre.


2- Il y a deux pièces.

 3- Il faut mettre une pièce dans l'autre.


 Même pas eu besoin de mon frère... Résultat : 


Je vais m'acheter des fleurs dans des pots rouges pour compléter le tout pis ça va être ça pour cet été.

À 17h., je rentre pour passer ma balayeuse pis ma moppe. Tout est impeccable chez nous. Les gars sont descendus en bas. Je m'installe devant mon ordi pour un show Facebook en direct de Mado Lamothe qui chante Dalida. Dalida, c'est quasiment l'idole de mon père pis moi aussi je l'aime au boute. Comme j'ai assez jasé pour aujourd'hui, je vous laisse avec la belle Dalida, la vraie !

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