jeudi 4 juin 2020

Jours 81-82-83-84

Jour 81 : Hier soir, je me suis finalement fixée sur La casa de papel. Ça va être bon je pense. Drôle de coïncidence, un des acteurs principaux jouait dans la série plate de tous nus que je viens juste de finir. Yé mieux d'être meilleur là-dedans. Aujourd'hui, grosse journée de télé-travail. Je m'arrête juste pour dîner quinze minutes devant le point de presse. On dirait que ça va mieux mais je suis pas convaincue. Chaque fois que je sors, je croise des gens qui font pas attention pantoute. Moi, je vous le dis, la deuxième vague, on va l'avoir. J'arrête le boulot vers 17h. pis je fais un peu de coloriage. C'est dur de décrocher du travail quand tout est à la maison mais je me force à le faire.

Jour 82 : J'ai trois réunions en ligne aujourd'hui. My god, dans la caméra, je fais tellement dur, on dirait que j'ai 68 ans. Bon, j'ai rien contre le monde de 68 ans, au contraire. C'est juste que moi, j'en ai 49. Au travers des réunions, je commence à gosser sur la création d'un formulaire dans WORD pour mes élèves. J'ai jamais fait ça. Je cherche sur le web pis je regarde des tutoriels Youtube. C'est pas gagné mon affaire. Je me fais un petit café Dalgona pour me booster pis me motiver. Mon formulaire a pas meilleure allure mais j'ai bon espoir. Ça va sûrement ben aller. 🌈

Jour 83 : Enfin, c'est à matin que je fais réparer mon rétroviseur. Je vais pouvoir recommencer à aimer mon char. J'ai pris rendez-vous chez Hyundai Repentigny parce que c'est eux-autres qui avaient fait la soumission la moins chère en mars. En fait, ce sont les seuls qui étaient assez allumés ou honnêtes pour me dire que mon miroir arriverait déjà peint de la bonne couleur. Tous les autres me chargeaient une peinture. Aie, y savent pas à qui y'ont affaire eux-autres... Mon rendez-vous est à 7h30. 7h., je saute dans mon char avec un thé pis mon ordi. Je vais travailler en attendant la réparation. Je suis jamais allée chez ce concessionnaire-là pis je connais pas vraiment Repentigny. Évidemment, pour faire exprès, la rue du concessionnaire est en construction pis je peux pas y accéder comme j'ai prévu. D'habitude, quand je me perds ou que je pogne des constructions, j'appelle mon frère. Y connaît toutes les routes, peu importe où je suis. Des fois, je suis dans un coin louche pis je l'appelle pis y me répond, l'air de rien : "Ben là t'es sur une route nord-sud...". Aie, lui, y le sait à distance pis moi, je suis sur la route pis je le sais même pas. Une fois, je me suis retrouvée à une place, après une course dans la bouette avec une de mes amies, j'étais sûre d'avoir atteint le bout de monde. Au lieu de l'appeler, j'ai appliqué ses conseils qui disent que même si je sais pas où je suis, si je roule dans le bon sens, ça va ben. Faque ce jour-là, j'étais pas sur la route que je voulais mais je roulais vers l'ouest. J'ai fini par trouver mon chemin. Au retour, j'ai conté ça fièrement à mon frère en y disant que j'étais allée dans un village qu'y connaissait sûrement pas : Inverness. Ben maudit, y'était déjà allé... 😂

Je gosse un peu pis je trouve une issue assez vite pour arriver à l'heure. Chez le concessionnaire, y'a des plexiglas devant les employés du service pis en plus, y'a un ruban qui empêche de se rapprocher. Faut pratiquement leur garrocher nos clés. La salle d'attente est condamnée. Y'a des chaises dispersées dans le show room. Je m'installe à côté d'un Tucson avec mon ordi. On m'appelle une demi-heure après pour aller payer. Évidemment, c'est 37$ plus cher que la soumission. Je vais chialer au service. Le gars change mon prix. 8h20, je suis repartie. Wow, mon char roule ben mieux avec un miroir neuf. Enfin, je vois pu "toute l'Amérique qui pleure dans mon rétroviseur" (chanson). Je reviens chez nous pis j'envoie la photo de la facture au gars qui m'avait accrochée avec son truck. Y m'avait dit qu'y paierait mais c'était début mars. Quatre minutes plus tard, y me fait un virement. Wow, y'a encore du monde honnête. Je passe tout le reste de la journée à perfectionner mon formulaire WORD. Y'a ben de l'allure mais j'ai une maudite page blanche à la fin pis y'a rien à faire. Je fais des backspace, des delete, des clics droits, je regarde sur Youtube, la criss de page bouge pas. Je me résigne à demander de l'aide à ma chum Sylvie, experte en la matière. J'y balance mon document dans Messenger pis elle me le redonne une minute et demie plus tard avec la page effacée. Je sais pas si je dois être contente ou pleurer. Je fais tester mon formulaire à mon beauf qui me fait des commentaires pertinents. Affaire classée. Merci Alain, merci Sylvie. 💚💜

Jour 84 : Une autre journée qui passe en coup de vent. En matinée, je teste quelque chose sur ZOOM avec ma chum et collègue Katrine. Le reste du temps, je prépare mon cours à distance pour septembre. Je stop le travail à 15h30 parce que j'ai ma mammographie annuelle à 16h. Erk ! Passer une mammo, c'est pas aussi pire qu'on dit. Ce que j'aime moins, c'est l'attente. L'an passé, on m'a rappelée pour que je vienne faire une écho. J'ai pas trop aimé ça. Pendant le mois que j'attendais, je me suis pris une assurance-vie de 250 000$. J'ai ben averti mes gars de pas m'éliminer. Ça leur ferait juste 83 000$ chaque. Je vaux plus que ça vivante. J'espère. Moi, je fais des mammos aux deux ans depuis que je suis dans la trentaine, à cause de ma mère. Depuis que ma soeur a eu son cancer du sein, en 2014, j'ai gradué. J'en fais une chaque année. Hourra ! Faque c'est aujourd'hui. Chez SORAD, à Maisonneuve, on attend jamais. Ça, c'est quand on passe pas en avance. 15h50, on m'appelle, 16h05, c'est fini. Pendant ste quinze minutes-là, je passe la pire mammo de ma vie. Y fait super chaud là-dedans pis évidemment, j'ai mis mon masque. J'ai un peu mal au coeur pis je suis étourdie quand y faut que j'arrête de respirer. En plus, c'est dur de reprendre mon air après avec le maudit masque. Je me rhabille pis je m'étonne encore une fois que mes seins aient repris une forme normale. J'ai toujours l'impression qu'y vont rester effouèrés dans le sens du long ou du large. 

En sortant dehors, je croise une ancienne collègue pis je jase avec elle cinq minutes. Je décide d'aller passer dans la rue à côté du char de William parce que c'est l'heure à laquelle y finit. J'attends dix minutes mais y'arrive pas. Je décide de passer à l'animalerie pour acheter de la litière à Juliet. J'en ai pas acheté depuis que ma chum Sylvie est allée pour moi en mars faque je suis en manque de garnottes. Tant qu'à être là, je rentre dans la SAQ juste à côté. Ça va être fait. Tant qu'à faire, comme dirait Dave Morissette, asteur que je suis contaminée, je décide de passer chez Sushi Shop pour me faire faire un Poke bowl. Wil a mangé ça hier pis ça m'a donné le goût. Je mange ça devant la TV avec un verre de vin pis mes seins en compote.

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