mercredi 17 juin 2020

Jours 95-96-97

Jour 95 : On est de moins en moins confinés mais y'a encore du monde qui me lit faque j'écris. De toute façon, faut ben que je garde mon blog ouvert pour la deuxième vague...

C'est une semaine assez occupée qui commence, ma dernière avant les vacances. Réveillée aux aurores par le criss de marteau piqueur, je me mets au travail de bien bonne heure. Cet après-midi, j'ai une récupération en ligne avec les élèves qui ont échoué mon examen de la semaine passée pis je veux leur préparer quelque chose qui optimise leurs chances de réussir.

9h., je suis sul téléphone pour appeler le salon d'ongles. Ma vietnamienne préférée me répond pis me dit que ça fait déjà deux semaines qu'y prennent des rendez-vous. Comme je suis une de leur plus ancienne cliente pis que je leur ai donné des milliers de $$$ dans les quinze dernières années, j'ai pas besoin d'insister pour qu'elle me déniche une place pour 16h. Elle aura pas le temps de faire mes pieds par contre. Pas grave, les mains, ça va déjà être une avancée non négligeable. En plus, je les connais comme le fond de ma poche ces madames-là. Je mettrais ma main au feu qu'elles vont faire mes pieds pareil.

Je passe quasiment tout l'après-midi en ligne avec mes élèves. C'est très épuisant. Ça l'est beaucoup plus qu'en personne. Certains ont du mal à se connecter, d'autres savent pas comment activer leur caméra ou leur micro. J'ai un élève qui me filme son parasol vu d'en dessous pendant toute la rencontre. Une autre me parle comme si elle était dans un tuyau de cent mètres de long. Un autre de mes élèves comprend pas comment changer son nom. Y semble pas avoir de caméra ni de micro. Tout ce que je vois à sa place, c'est un carré noir où yé écrit 2875569854. Quand je veux lui parler, ça donne ceci : "Aie, 2875569854, as-tu une caméra ?" "Aie 2875569854, m'entends-tu ?". L'enfer... Voici mon super look quand je fais une rencontre en ligne : le bas d'une robe soleil avec un t-shirt qui me donne un look acceptable. De toute beauté.


Je suis complètement claquée quand je flush mes élèves au bout de deux heures. Je me garroche au salon d'ongles comme la misère sul pauvre monde. Je suis encore dans le cadrage de porte quand la madame m'annonce qu'elle a le temps pour mes pieds. J'en étais sûre. J'aurais dû me gager 100$. Au salon, on se croirait au musée des horreurs. On défile avec des ongles plus horribles les unes que les autres. Certaines ont tout arraché. D'autres, comme moi, ont conservé des vestiges plus ou moins concluants dans les derniers mois. Au moins, toutes les précautions sont prises. Y'a des plexiglas partout. Les employés portent des masques mais elles en portent en permanence à cause de la poussière. D'habitude, je porte mes vrais ongles mais vu qu'ils ont tout pété sans acrylique, je me fais poser des prothèses. Je sors du salon deux heures et demie plus tard avec des ongles ben trop longs à mon goût. Ça va être ça pour les trois prochaines semaines. Quoiqu'il en soit, je vais être beaucoup plus habile avec des ongles de cette longueur qu'avec mes moignons. Je vais être enfin capable d'enlever les deux chaînes que j'ai dans le cou pour les démêler.

Jour 96 : Journée reprise d'examen pour mes élèves. Je me suis habillée plus chaudement que la dernière fois mais je sors quand même de l'auditorium passablement gelée. Je réussis à me sauver de l'école à 17h. pis je file direct chez William. On a prévu boire une bière pis se commander de la pizza, ce qu'on accomplit avec brio. Y fait beau, y fait chaud. On boit pis mange à deux mètres sul balcon.


Jour 97 : Encore une nuit écourtée par les constructions frénétiques. À matin, je rejoins une collègue à l'école pour filmer une démo qu'elle veut faire pour les élèves. Moi, je suis derrière la caméra mais mon look fite pareil. De retour à la maison à midi, je vois pas l'après-midi passer. J'ai une rencontre en ligne avec une élève pis après, je me dépêche à avancer dans ma préparation de cours pour septembre. Renaud est parti en vélo à deux mètres avec son ami qu'il a pas vu depuis février. On a pas eu le temps de sortir pis arranger son vélo faque j'y prête le mien. Renaud le trouve un peu haut pour lui. Conclusion, j'ai les jambes plus longues qu'un gars de six pieds ! Je passe l'après-midi un peu stressée. J'ai jamais aimé que mes gars fassent du vélo à Montréal. J'ai le goût de le texter à plusieurs reprises mais je résiste. Je suis folle comme de la marde quand je le vois revenir à 17h. avec tous ses membres pis la bouteille de Purell que j'avais mise dans ses poches. 😍💑

Ma coiffeuse m'a appelée hier pour me donner un rendez-vous mais j'ai pas pu prendre l'appel. J'y passe un coup de fil en buvant une bière sul balcon. Ça va aller à juillet apparemment. J'ai pas rappelé assez vite faut croire. C'est pas ben grave. Mes cheveux sont gris mais y sont moins secs depuis que je les teins moins souvent. Je relaxe dehors au son des chars qui passent pis de la vie qui reprend tranquillement son cours...

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