dimanche 4 octobre 2020

Jours 205-206

Jour 205 : Je me réveille ce matin après un gros dix heures et demie de sommeil. Faut croire que mes semaines me fatiguent... Fidèle à mes habitudes du samedi, je starte quelques corvées question de commencer ma semaine de travail avec une maison ben clean. La COVID regagnant du terrain, je recommence plus religieusement la tournée des poignées de portes pis des pitons de lumière. Avec l'école à la maison, Renaud pis Morgan sortent pratiquement pas. Leurs chances de pogner ste maudit virus-là sont quasiment nulles. Je voudrais pas qu'y l'attrapent par ma négligence. 

Sur l'heure du midi, je passe un coup de fil à mon père pis on jase une petite demi-heure. Tout va bien de son bord. Sa région est orange. Il espère qu'y se fera pas encore enfermer dans sa résidence mais ça a pas trop l'air de le stresser. Y dit qu'il a pas trouvé ça si pire que ça au printemps. Lui dans le fond, ce qu'y veut, c'est pouvoir aller faire ses commissions tout seul. Le reste, y s'en accommode. On est de même nous-autres. On se plaint pas pour des niaiseries. On est du genre positifs pis on achale pas le monde avec nos états d'âme. Moi d'ailleurs, ceux qui me connaissent le savent, j'hais ben ça le monde qui se plaint pis s'apitoie sur leur sort. Pour moi, c'est pas compliqué :

 

Exceptionnellement cet après-midi, je dois aller visiter une stagiaire dans une pharmacie près de chez nous. Habituellement, je travaille jamais le weekend pis l'école peut pas m'obliger à le faire mais ça me dérange pas vraiment. C'est juste un petit deux heures pis en échange, je vais avoir congé vendredi prochain. À l'école, c'est de même. On doit travailler 200 jours dans l'année, pas un de plus faque si jamais on travaille un samedi ou qu'on va dans un congrès une fin de semaine, y faut se prendre des congés ailleurs. Quand on regarde ça, 200 jours de boulot par année, ça fait 165 jours de congé ça !


 

Yé 15h30 quand je sors de ma rencontre avec ma stagiaire. Je profite du reste de l'après-midi pour faire quelques courses. Cette semaine, avec Morgan, on a repéré une chaise de bureau à notre goût au Bureau en gros de la Place Versailles mais y'en avait pu. Je fais un stop au magasin de Jean-Talon. Y'en a pas non plus. Avec le télétravail, les chaises sont vraiment rendues une denrée rare. Je passe aux Galeries d'Anjou pour m'acheter un hoodie à mettre dans la maison quand je travaille. Chez nous, je tiens jamais ça ben chaud pis j'ai pas le goût de geler tout l'hiver. J'en attrape un rose sur un rack à 20$. Si y me fait, je viendrai en chercher un deuxième un autre jour. Au retour, j'en profite pour sortir mon linge d'automne-hiver. Dans deux semaines, je commence à vraiment enseigner beaucoup. Mes élèves vont être à distance mais moi je vais être dans la classe. Je peux pas être toujours habillée en mou lette.

Après souper, rattrapage des épisodes de District 31 de la semaine avec Morgan. Morgan pis moi, on suit ça ensemble depuis le début. Même quand c'est sa semaine chez son père, y monte à 19h. pour qu'on regarde notre épisode. Des fois, on garde les quatre pour la fin de semaine pis on les regarde d'une shot.

1007 nouveaux cas de COVID aujourd'hui. C'est le pire bilan depuis le début de la pandémie. Oui, c'est vrai qu'on teste pas mal plus de monde quotidiennement maintenant qu'en avril ou mai mais je me demande quand même combien de cas quotidiens on aurait trouvé à ce moment-là si on avait testé autant. Y'avait-tu tant de cas actifs qu'on décelait pas ou ben les chiffres étaient pas pire représentatifs ? Méchante cochonnerie pareil cette affaire-là quand on y pense. Aie ça fait déjà plus que six mois qu'on est pognés là-dedans. On va tu être assez ben quand ça va être en arrière de nous autres ?

Apparemment, Trump va déjà pas mal mieux. Je suis pas vraiment étonnée. Si sa connerie a pas encore réussi à le tuer, c'est surement par une virus comme la COVID qui va venir à boute de lui. On va être encore pogné avec sa face pis ses inepties pour une couple d'années.

Jour 206 : Je me lève de bonne heure parce que j'ai plusieurs petites choses à faire. Je finis mon ménage pis je lave le lit de Renaud, housse de couette comprise, que je réussis à remettre sans effort ni sacrage. Faut croire que j'améliore ma technique à force de laver des housses de lits doubles. Je lave ma salle de bain, fais un lavage de serviettes, passe la balayeuse pis la moppe. Tout est impeccable.

Je sors en après-midi pour prendre une petite marche dans le cimetière. Y fait beau pis on est super bien dehors. Le temps plus frais me rappelle le début du confinement, quand l'hiver s'en allait tranquillement pis que tout le monde marchait comme si y'avait pas de lendemain. Dans une semaine, ça va faire sept mois de tout ça. En croisant une pierre tombale au nom de Géraldine quelque chose, un souvenir me revient. Quand j'avais 10-12 ans, ma soeur m'avait raconté une histoire au sujet d'une fille de son école qui s'appelait Géraldine Pépin. Je me souviens pas de l'histoire mais je me souviens que j'avais mis en doute l'existence de cette fille-là à cause de son nom bizarre. Ma soeur persistait à me dire qu'elle existait mais moi j'étais ben sceptique. Cette histoire-là nous a suivies toute notre vie ma soeur pis moi. Pendant à peu près 35 ans, je suis revenue à la charge régulièrement pour connaître le fin mot de l'histoire. Pourquoi Géraldine était pas dans l'album de finissants de ma soeur ? Pourquoi elle était jamais venue chez nous quand on était jeunes ? Pourquoi elle était pas sur Facebook ? Ma soeur avait réponse à tout pis persistait à dire qu'elle existait vraiment, point final. En 2018, voyant que la fin approchait pour ma soeur, je lui ai dit : "Annie, y faudrait vraiment que tu me dises la vérité au sujet de Géraldine Pépin..." Ma soeur m'a alors répondu : "Si tu veux que je te dise la vérité, je vais te la dire mais ça briserait la magie". J'ai compris alors que ma soeur, qui aimait tellement les jeux, les énigmes pis les devinettes, avait eu ben du fun pendant toutes ces années avec cette histoire-là. J'ai donc pris la décision de pas connaître la vérité. Peu de temps après, ma soeur est partie avec son secret pis moi, quasiment quarante ans plus tard, je pense encore à Géraldine. Moral de l'histoire : des fois, y faut savoir lâcher prise. Maudit que j'aurais aimé avoir la réponse pareil...

Avec tout ça, belle marche de plus d'une heure.


Demain, c'est la fête de William. 17h., on boit une bière ensemble en Facetime étant donné qu'on a pas le droit d'aller l'un chez l'autre. Renaud se joint à nous. Fête un peu hors norme en ces temps de COVID.


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