vendredi 11 décembre 2020

Jours 272-273-274

Jour 272 : Encore des stagiaires aujourd'hui. Au moins, ça me permet de me lever plus tard. J'en ai trois à aller voir. Je les enchaîne sans prendre d'heure de dîner. Manger dans mon char, en plein mois de décembre, ça m'intéresse pas. Je me contente d'un yogourt pis de deux galettes à la mélasse tout en roulant entre deux destinations. De toute façon, un rien me nourrit.

Je l'ai déjà dit, aller voir des stagiaires, c'est pas mon affaire préférée. Toute la journée, c'est embarque pis débarque de l'auto, parke pis déparke le char, masque pis démasque, pose les mêmes questions, fais de la façon aux gens dans le milieu, écoute les doléances des stagiaires... Moi, ce que j'aime, c'est m'époumoner devant une classe de vingt élèves qui posent des questions. Faire du tête à tête avec des stagiaires plus ou moins contents de leur sort, je tripe pas. En plus, c'est prenant, même en dehors des visites, parce qu'évidemment, y faut se soucier des stagiaires pis les gérer pendant toute l'année. Bref, ça fait partie de ma job faque je le fais. Y m'arrive évidemment d'avoir des belles rencontres pis de jaser avec du monde ben sympathique. C'est quand même pas la fin du monde. 😐

À 14h30, comme pas mal tous les québécois, je reçois une alerte sur mon cellulaire, pour rappeler l'importance de respecter toutes les contraintes en vigueur. On dirait ben que François Legault a pu envie de niaiser. Bon, jusqu'à maintenant, y'avait essayé de faire du renforcement positif, comme on fait avec les enfants. Y nous demandait de respecter les règles en nous faisant miroiter des permissions pis des petits assouplissements. Là, le temps des récompenses est fini. Les enfants ont pas obéi. Le Premier Ministre est à boute pis comme tout parent écoeuré de parler dans le vide, y va passer aux punitions. On pourra pas dire qu'on a pas couru après. 🏃🏃🏃

Je reviens chez nous pis je me rends compte qu'étrangement, je suis ben fatiguée. Je me ferme les yeux sul divan avec Juliet pis de la musique.  C'est le fun des fois de prendre un petit break en semaine plutôt que de courailler sur des corvées diverses.

1728 nouveaux cas aujourd'hui. Bonne nouvelle, Santé Canada a approuvé le vaccin de Pfizer/BioNTech. Apparemment, tout le monde devrait être immunisé d'ici la fin septembre. On l'est pas pour l'instant faque je finis ma journée avec une petite brassée de masques.

 

Jour 273 : On dirait que j'ai dormi cinq minutes cette nuit. Je me réveille plus crevée que quand je me suis couchée hier soir avec un petit mal de tête pis un vague mal de coeur. Je me force à déjeuner, je me maquille, je m'habille pis j'avale trois Advil avec un verre de Pepto Bismol. 6h40, je suis déjà en train de rouler vers l'école. Je fais un stop au Tim Hortons. J'ai vraiment vraiment besoin de caféine. ☕☕☕

Aujourd'hui, je suis supposée enseigner à distance mais les élèves ont leur autre moitié de journée à l'école. Ceux qui ont pas le temps de se déplacer entre les deux cours viennent assister au mien dans mon local pis ceux qui restent plus près de l'école suivent à distance. Je trouve que c'est pas évident d'enseigner de cette façon-là avec une gang sur TEAMS pis le reste en personne. Au moins, je prends du mieux au fur et à mesure que la journée passe. Une maudite chance parce que la job me sort par les oreilles. Je me force à m'assoir vingt minutes pour dîner avec mes collègues avant de retourner préparer des affaires pour mes élèves. Je reste une autre demi-heure après ma journée pour finir ma préparation pour demain.

Sul chemin du retour, je fais un stop dans un magasin que je nommerai pas pour acheter un cadeau de Noël à William. J'ai de la chance. Y'a aucune file dehors même si on est jeudi. Y'a pas beaucoup de trafic non plus. Pas étonnant qu'on croise moins de monde sur les routes avec tous ceux qui sont cachés dans leur maison en train d'attendre des résultats de tests de COVID.

1642 nouveaux infectés aujourd'hui. À Montréal, on bat notre record du 15 avril avec 648 nouveaux cas.

Jour 274 : Je suis contente de me réveiller ce matin parce que je suis encore en train de faire un rêve complètement débile. Ma mère est malade, comme d'habitude, mais on a décidé de la laisser toute seule une couple de jours pour aller au Rapide Blanc. Demandez-moi pas pourquoi mais avant de partir, on l'a couché à l'endroit pas mal le moins confo d'une maison : dans la sécheuse, porte ouverte cependant. Franchement, je m'excuse de rêver à des inepties pareilles. J'ai aucune maudite idée d'où ça sort. Probablement que la réclusion des derniers mois me monte à la tête sans que je m'en rende compte. On revient du Rapide Blanc après deux-trois jours pis ma mère est encore dans la sécheuse. Mon rêve prend subitement une autre tournure. Morgan pop de nowhere. Yé plus jeune que maintenant pis c'est lui qui est malade. Hier, y m'a dit qu'y s'était réveillé étourdi. Ça m'en prend pas plus pour transformer ça en rêve dramatique. Je suis on ne peut plus soulagée de me réveiller. À droite, Morgan petit comme dans mon cauchemar. 

Je travaille encore à l'école aujourd'hui. Ça fait plusieurs jours/semaines que j'ai pas vraiment travaillé de la maison. Je fais mon arrêt au Tim comme d'habitude. Au moment de payer je trouve pu ma VISA. C'est pas grave, j'ai de l'argent pis une carte de guichet mais ça me réjouit pas d'avoir perdu une VISA avec un Paypass dessus. La madame au guichet me dit : "C'est pas grave, vous le paierez lundi, vous venez tous les jours". Je suis étonnée qu'on me fasse ce genre de proposition à Montréal, dans un service à l'auto en plus. Faut croire qu'y'a encore du monde fin. Je paie en argent pis je repars. En faisant ma lumière rouge un peu plus loin, je retrouve ma carte en plein où elle aurait dû être. Bizarre.

Mes élèves sont tous en présence aujourd'hui. On se reverra pas en personne avant la mi-janvier. Les vacances approchent pis ça se sent. On commence les trois heures de cours avec une pratique d'examen pis après ça, je leur fais un Kahoot (quiz interactif) pis je fais tirer des petits prix pour les gagnants. Y vont tout énarvés. Moi j'ai bu mon café ben trop vite pis je suis sur un méchant rush de caféine. Je remets ça en après-midi avec l'autre gang, shakage de caféine en moins.

Quand j'enseigne, je regarde pas souvent mon cellulaire. On demande à nos élèves de pas le faire faque je le fais pas moi non plus. Après dîner, je jette un oeil en vitesse pis je trouve ces deux messages des héritiers. Régime militaire chez nous je vous ai déjà dit. Y'ont assez peur de pas avoir mangé la bonne affaire ! Avouez qu'y sont divertissants. Notez que mes deux français disent DES spaghettis et non DU spaghetti. Mention spécial au langage de Morgan. 😁

Je suis pas mal à boute de ma semaine quand je finis par revenir chez nous. J'attrape une extra-large chez Domino's pis je mange ça avec les confinés.

On est encore au dessus des 1700 cas aujourd'hui. On va peut-être hériter de restrictions supplémentaires bientôt. Je suis due pour une visite chez la coiffeuse pis faudrait que je fasse faire mes ongles. Je suis peut-être mieux de pas trop niaiser. 😬

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