Jour 324

Journée tranquille dans la maison, à simplement profiter du weekend. En début d'après-midi, j'entends du vacarme dans l'escalier. J'en conclus que ce sont mes nouveaux voisins de pallier qui déménagent. Dans mon bloc, on est deux appartements par étage. Au TROISIÈME, moi j'ai la porte pile en haut des marches pis les voisins ont leur porte à gauche de la mienne. Devant ma porte, y'a assez d'espace pour laisser, l'hiver, un petit rack en plastique avec mes portes pis celles des confinés, toutes ben cordées. En entendant du bruit dans l'escalier, je me dis que je vais rentrer ça dans la maison pour laisser de la place à mes nouveaux voisins pour leur charoyage de meubles. Ah ben criss maudit, vla tu pas que j'ouvre la porte pour ramasser mes affaires pis que je tombe tu pas sur les nouveaux locataires à moitié deboutes dans nos bottes avec le coin de leur cuisinière gentiment déposé sur celles de Renaud, commandées en ligne vla deux semaines, reçues la semaine passée pis encore jamais portées. Je vais vous dire quelque chose, ça commence assez mal notre cohabitation. Je fais pas ni un ni deux pis avec un air bête, je rentre mon stock à l'intérieur en précisant aux nouveaux arrivants que les bottes sont neuves. On dirait ben que je vais être pognée avec des sans dessin à côté de chez nous. Ce premier contact augure rien de bon. 😡

Plus tard en journée, ma chum Katrine m'envoie cette photo, souvenir du temps où on pouvait encore s'assoir à la même table qu'un "étranger" dans notre propre maison. Katrine pis moi, on s'est inscrites au BAC en enseignement en même temps pis on l'a pratiquement tout fait ensemble. Certaines sessions, on prenait un break d'UQAM pis on se prenait un cours par Télé-université. Pour se motiver, un soir par semaine, après notre journée de travail, Katrine venait chez nous. On soupait ensemble pis on avançait notre cours. Ça pas l'air de ça en regardant nos faces mais c'était le bon temps. Si ça peut tu finir ste maudit virus-là...

Mon bateau continue sa course malgré des vents plus ou moins favorables depuis à peu près une semaine. Les vrais skippers ont franchi la ligne d'arrivée mercredi. La finale a été particulière. Le grand gagnant est pas le premier arrivé ni le deuxième mais le TROISIÈME. En fait, le 30 novembre, Yannick Bestaven a participé, avec Jean Le Cam, au sauvetage de Kevin Escoffier, un concurrent qui avait été contraint de quitter son voilier pis de se réfugier sur son radeau de secours, en pleine mer. Bestaven a perdu dix heures à cause de ste sauvetage-là, dix heures qui lui ont été créditées à son arrivée, faisant de lui le grand gagnant du Vendée Globe 2020-2021. Jean Le Cam, quant à lui, s'est classé quatrième après avoir avoir eu un crédit de ses seize heures perdues pour le fameux sauvetage. Aie, 90 jours en mer, tout seul sur un voilier, sans jamais mettre le pied à terre, faut le faire. Tu dois pas le croire quand tu vois enfin le boute de la course.