dimanche 30 mai 2021

Jours 443-444

Jour 443 : Je me réveille à matin après une nuit coupée par les cris d'un gars qui gueulait sa vie en bas de chez nous à 2h du matin. 😠 Le gars criait tellement fort, j'ai jamais vu ça. En plus, y'était au téléphone. Aie si j'avais été son interlocuteur, ça aurait pas été long que je t'aurais flushé ça. J'espère au moins que la personne qu'il a appelée était pas en train de dormir. En tout cas, ça paraît que le couvre-feu est fini...

À matin, j'ai la mission d'aller chez IKEA, encore. J'ai besoin d'oreillers pour mon lit. Quelque part à l'automne passé, pendant que je me maquillais un matin, j'ai entendu une chroniqueuse à la radio qui disait que des oreillers, c'était bon deux ans pis qu'après, c'était trop plein d'acariens. Moi les acariens, j'ai toujours eu conscience de ça pis je vis très bien avec leur potentielle présence mais ste matin-là, le discours de la madame m'a écoeurée pis j'ai sacré mes oreillers à la poubelle net frette sec parce que ça faisait trois ans que je les avais. Ben oui, je suis folle de même. 😁 Ste jour-là, je m'en allais voir une stagiaire dans un Jean Coutu de Montréal-Nord faque vu que j'avais pu d'oreillers, j'en avais pris deux cheap sul boute d'un rack dans la pharmacie. Là hier, William m'a dit qu'il avait besoin d'oreillers pour sa chambre d'amis faque j'ai décidé de lui donner ceux-là pis d'aller m'en chercher d'autres. William a aussi besoin d'oreillers pour les taies décoratives de ses deux lits pis de coussins pour ses chaises de cuisine faque je lui ai proposé de m'occuper de ça vu qu'y travaille aujourd'hui pis qu'il a hâte que son appart soit enfin complètement prêt. Au IKEA, y'a pas mal de monde mais j'ai juste besoin d'aller en bas dans le marché. La mission se déroule à merveille. 11h30, je suis de retour chez nous avec toutes mes acquisitions.

Au retour, j'apprends une mauvaise nouvelle par ma cousine Martine : le décès de ma tante Germaine. 😢 Ma tante Germaine a eu 97 ans lundi passé faque c'est sûr que c'est pas une ben grosse surprise mais c'était une force de la nature pis je la voyais ben devenir centenaire. J'espérais aller bientôt la voir dans sa résidence quand ça serait permis. Ma tante Germaine a été ultra présente dans ma vie depuis que ma mère est décédée. J'ai, dans ma boîte à souvenirs, plus de cartes pis de lettres d'elle que de ma propre mère d'ailleurs. Depuis que j'ai 20 ans jusqu'à vla environ 3 ans, elle m'a donné de l'argent chaque année pour Noël pis pour ma fête. Je vais vous dire que certaines années, je l'attendais en maudit le cadeau de matante Germaine pour payer une facture ou m'acheter des bottes. Quand je suis allée en stage en France, en 1994, matante Germaine m'avait donné 300$ pour m'aider. Quand je me suis séparée en 2010, elle m'avait donné un petit quelque chose aussi. Matante Germaine prenait souvent de mes nouvelles. Elle retenait tout ce que j'y racontais, m'encourageait dans mes projets pis s'inquiétait de ma santé. Quand elle vivait encore dans sa maison, j'allais souvent la voir quand je passais à Shawinigan. On jasait pis on riait. Matante Germaine était toujours de bonne humeur pis elle avait aucune malice. Elle vivait dans la même maison depuis toujours, celle de mes grands-parents, en bas de la côte du curé à Almaville-en-bas. Shawinigan-Sud, jusqu'autour de 1940, ça s'appelait Almaville. Moi, j'ai pas connu ça mais les appellations Almaville-en-bas pis Almaville-en-haut sont toujours restées selon si tu restes en bas ou en haut de la côte. Matante Germaine était passablement connue dans son coin. Depuis une couple d'années, sa rue (Francoeur) portait même son nom. Les dernières fois, quand j'allais voir ma tante pis que j'y donnais des becs en partant, je me disais tout le temps que c'était peut-être ma dernière visite, en espérant que non. Matante Germaine a ÉNORMÉMENT travaillé dans sa vie pis le mot est faible. Son repos est amplement mérité. Matante, tu resteras toujours dans mes pensées. 💕

Après cette nouvelle, je mange quand même une petite bouchée en vitesse sul coin de la table pis je me lance dans diverses corvées : deux brassées dans ma nouvelle laveuse, lavage extérieur des portes patio de ma salle à manger pis arrosage de mes plantations sul balcon. Concernant ste dossier-là, je peux dire jusqu'à présent que mes fleurs sont belles, que ma carte plantée donne rien pantoute (ça fait juste cinq jours) pis que mon plant de tomates bonbons a pas trop l'air d'aimer la vie. À suivre. Je fais aussi un nettoyage éclair de l'intérieur du KONA. Dans les deux dernières semaines, j'y ai fait monter ma chum Katrine, mon frère, William pis les confinés. Je voudrais pas contaminer quelqu'un. C'est pas parce que ça va mieux que la COVID existe pu hein.

Y fait ben beau aujourd'hui mais j'ai aussi du pain sur la planche à l'intérieur. Pour que ça continue d'avancer chez nous, je me suis donné comme objectif de faire le grand ménage de ma cuisinette. Yé 13h. Ma motivation est un peu déficiente pis je suis pas sûre d'avoir le temps ni l'énergie de tout faire. Je commence tranquillement quitte à finir demain. Ce qui est le fun avec ma cuisinette, c'est que contrairement à d'autres pièces, ça paraît quand je la nettoie de fond en comble. C'est un peu sale dans mon four pis pas mal en arrière. Y'a des garnottes dans mon tiroir d'ustensiles pis ma Keurig a besoin d'une petite beauté. De fil en aiguille, j'en viens à tout faire sauf le frigo. 16h45, je prends une bière sul balcon avec William qui vient chercher sa commande IKEA. 🍺🍺 Maudit qu'on est ben la fin de semaine. Encore trois semaines de boulot pis ça sera fête tous les jours. En plus, à soir, c'est Morgan qui cuisine. La grosse vie.

À soir, Renaud pis moi on regarde un film ensemble. Jugez-nous pas mais depuis quasiment dix ans, on cherchait un film que j'avais loué aux enfants quand y'étaient pas mal plus jeunes. Ça avait joué chez nous en boucle pendant toute une fin de semaine pis les chansons nous étaient toujours restées dans la tête. Vla deux semaines, on l'a finalement retrouvé sur Amazon pis je l'ai commandé faque à 22h, on s'installe tout contents à la recherche de nos chansons. Beau moment. J'aime ça faire des activités avec mes gars, même regarder des films pour enfants de cinq ans. 😀

 

Jour 444 : Je mets mon réveil pas trop tard à matin parce que j'ai une course de bateaux qui part à 8h30. Mon frère pis moi on fait cinq courses en même temps. Des vrais fous. Évidemment, mon frère mène dans quatre sur cinq. 😄

Une fois mon bateau à l'eau, je me lance courageusement dans le lavage de mon frigo. Moi qui suis si propre, je comprends pas comment je peux en venir à avoir un frigidaire dégeulasse de même. On dirait quasiment que j'ai caché un cadavre dedans. Pourtant, me semble qu'on renverse jamais rien pis je passe souvent un torchon sur les tablettes. Mystère. Au bout d'une heure, yé propre comme à l'achat. Une bonne chose de faite.

Hier, j'ai beaucoup parlé de ma tante Germaine mais des matantes, j'en ai plein d'autres pis je les aime toutes. Du bord à ma mère, y'étaient treize enfants. Ça, ça fait du monde à la messe comme on dit. Ma mère avait six soeurs pis six frères pis c'était elle la plus jeune de la gang. Ma tante Germaine, c'était la plus vieille des filles. La deuxième plus vieille, c'était ma tante Lucile. Ma tante Lucile, décédée en 2010, avait un grand coeur. Je me rappelle qu'elle faisait de la bonne bouffe pis qu'elle cousait beaucoup. Quand j'avais mal aux genoux, ma mère m'envoyait chez eux pour prendre des bains tourbillon parce qu'elle avait décrété que ça me ferait du bien. Dans le temps, c'était vraiment hot un bain tourbillon. Y'avait même des lumières infrarouge dans sa chambre de bain. J'étais impressionnée. 😁

L'autre soeur à ma mère, c'est ma tante Monique. Elle, elle a eu 93 ans le 20 mai. C'est quand même pas rien ! Ma tante Monique, j'en ai déjà parlé. J'allais dormir chez eux quand mon oncle Jacques partait en voyage. On allait se baigner dans sa belle piscine creusée aussi, autant qu'on voulait, même avec nos amis. Ma tante Monique était drôle pis super fine. Ma soeur pis moi, on aimait ben imiter son rire. Quand on allait la voir, elle nous disait : "Bon les filles, imitez-moi donc !" Ma tante Monique aussi a été ben présente pour moi. Elle a magasiné ma robe de mariée avec moi. J'y avais demandé de m'accompagner parce qu'elle était raffinée pis ben coquette. Elle l'est encore. Quand j'habitais encore à Shawi pis que je me cherchais un appartement à Montréal, elle me prêtait son char. Un beau char en plus. Cher. Ça avait pas l'air de l'énerver pantoute. J'ai peut-être une leçon à tirer ici. Ah pis non, yé pas né celui qui va m'emprunter le KONA. 😁

La quatrième soeur, c'est ma tante Denise. Elle, elle va avoir 90 ans bientôt. Ma tante Denise était infirmière pis elle a pris soin de ben des membres de notre famille dans sa vie. Quand j'étais au secondaire, elle enseignait aux infirmières auxiliaires dans mon école. Dans ce temps-là, comme ben des jeunes de mon âge, je fumais en cachette. À cause de ma tante Denise, y fallait tout le temps que je me check pour pas me faire pogner. Grâce à elle, j'ai pas mal moins fumé que mes amis. En passant, je fume pu depuis que j'ai 19 ans. Je trouve ça vraiment dégueu. Ma tante Denise, c'est une grande tricoteuse. J'ai jamais vu quelqu'un tricoter vite de même. Elle a dû confectionner des milliers de vêtements pis couvertes dans sa vie. Elle en a même fait pour mes enfants. Ma tante Denise m'a déjà emmené en camping dans sa roulotte, au Lac-à-la-tortue. J'aimais ça aller là. Elle avait une laveuse dehors sur son terrain. Ça m'impressionnait ça aussi. 😁

La cinquième soeur, je l'ai pas connue pis ma mère non plus. Elle s'appelait Irène-Rita pis elle est morte en 1935, à neuf mois. Tout ce que je sais d'elle, c'est ce que mon grand-père a écrit dans ses mémoires : "Le 6 mai 1935, notre petite Irène âgée de 9 mois et 23 jours décédait de la méningite. Nous avions consulté le médecin mais il n'y avait plus rien à faire, elle était devenue aveugle par cette maladie qui avait duré 16 jours seulement. Pourtant elle avait une bonne santé et malgré que nous ayons encore 9 enfants vivants, ce deuil prématuré a causé un énorme vide dans la maison. Nous aurons toujours à l'esprit que Denis et Denise qui avaient 3½ ans à ce moment-là avaient échappés  à notre attention, on les a retrouvés au cimetière alors qu'ils tentaient de déterrer leur petite soeur avec des cuillères. N'est-ce pas émouvant pour des parents d'assister à une scène aussi naïve de la part de deux enfants. Le chemin à parcourir pour se rendre au cimetière était long pour ces jeunes mais le plus étonnant pour nous était de comprendre comment ils pouvaient se souvenir du trajet à prendre pour se rendre exactement à l'endroit où était enterrée leur petite soeur." Quand on regarde ça, c'est vrai que c'était une bonne trotte pour des enfants de cet âge-là. Y'avait pas Google map en plus.

La dernière soeur mais non la moindre, c'est Irène tout court. Ste matante-là, c'est encore une petite jeunesse. Elle vient juste d'avoir 79 ans. Ma tante Irène, je pense que c'était la soeur préférée de ma mère parce qu'elles étaient proches en âge pis avaient des enfants dans les mêmes âges aussi. Quand on était petits, on faisait beaucoup d'activités avec eux-autres. J'aimais ça aller chez eux parce qu'il y avait deux salons pis une chambre avec un lit qui sortait du mur. Une autre affaire qui m'impressionnait. 😁 Ma tante Irène m'a déjà aidée elle aussi. En 2010, elle m'avait donné des sous quand j'étais retournée à l'école. Dans ce temps-là, j'avais pas pantoute la situation d'aujourd'hui. Je demandais rien mais toutes les aides étaient bienvenues. Ma tante Irène, c'est aussi une fervente lectrice de mon blog. Elle commente souvent mes billets. Matante, je vais venir vous voir avec mon père après la pandémie. Y m'a dit l'autre jour qu'il aimerait ben ça. Photo de ma mère avec SA mère pis toutes ses soeurs.

Faque c'est ça pour les matantes. J'en ai du bord des Desaulniers aussi mais ça, j'en parlerai une autre fois parce que là, ça finit pu. Après dîner, grand événement, c'est la vaccination des confinés à l'aréna Martin Brodeur. Là-bas, tout est ben organisé pis s'enchaîne rapidement. Je vois que Renaud a l'air vaguement craintif. Y me semble un peu moins brave depuis qu'il a fait une réaction allergique à l'hôpital avec un choc vagal pis qu'il a dû recevoir de la médication intraveineuse. Pendant qu'y s'installe, j'espère qui prêtera pas attention au gars à côté de lui qui resort en chaise roulante avec de la glace dans le cou. Finalement, tout se passe bien pour les deux. On revient à la maison après l'attente réglementaire de quinze minutes. Rien à signaler pour le reste de la journée. J'ai ben assez jasé.

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