jeudi 30 avril 2020

Jour 49

Chez nous, ça manque jamais de bouffe. J'aime pas vraiment cuisiner mais je l'ai toujours fait pour les enfants. Même quand je combinais deux jobs pis que je travaillais des semaines de fou, y'a toujours eu de la bouffe maison pis des desserts maison sur la table. Mes enfants ont JAMAIS mangé à la cafétéria de l'école. Paniquez pas, j'ai rien contre le fait que les enfants mangent à la café. Moi, avec les allergies de Renaud, j'avais pas confiance. Aussi, mes gars me disaient que ça avait l'air long de se faire servir. 

Faque Renaud est allergique aux arachides. On le sait depuis qu'il a 2 ans environ. On l'a sensibilisé ben jeune à faire attention, si bien qu'il a jamais eu d'accident. Quand y'était plus petit pis qu'un prof lui donnait un bonbon ou du chocolat, y me ramenait toujours ça à la maison pour que je vérifie avant de le manger. Quand y'a su lire correctement, y'a toujours checké lui-même les ingrédients quand on lui proposait quelque chose d'inhabituel à manger. Être allergique aux arachides, c'est pas la fin du monde mais c'est compliqué. On peut pas aller manger dans les endroits où des arachides sont manipulées. Y faut aussi exclure du menu tout ce qui pourrait potentiellement contenir des traces d'arachides. C'est compliqué en avion aussi pis mes gars, y vont en France de temps en temps. ✈

Vla deux ans, on a décidé de commencer une thérapie de désensibilisation. La première étape était d'aller manger des doses croissantes d'arachides sous supervision, à l'hôpital, question de voir combien y pouvait en manger avant de réagir. Pauvre Renaud ! Ça faisait quinze ans qu'on lui disait que manger des arachides pouvait le tuer pis là, un  matin, on lui dit : "Enweille, manges-en".  Dès la première micro dose, y'a dit que la gorge y piquait. Comme la poudre d'arachides peut être irritante, allergie ou pas, l'infirmière a décidé de continuer. Renaud devait manger cinq doses croissantes. À la troisième, les réactions sont apparues. C'est impressionnant de voir ce qu'un aliment inoffensif sur la plupart des gens peut causer sur une personne allergique. Y s'est mis à avoir les yeux qui coulaient, le nez bouché, la gorge serrée pis des plaques rouges partout ! On lui a administré de la médication intraveineuse. Y'a fini comme ça...

Suite à cette expérience, on connaissait maintenant la dose que Renaud pouvait tolérer. Renaud, qui avait pas trop trippé, était pas certain de vouloir aller de l'avant avec la désensibilisation. Le médecin lui a dit de réfléchir pis de rappeler. Au bout de deux semaines, Renaud est revenu de l'école en me disant qu'il avait pas envie de le faire mais qu'il avait pas de bonne raison. J'ai On a donc décidé qu'on le ferait. Le but de la désensibilisation, c'est d'habituer l'organisme à la présence d'arachides afin que le système immunitaire arrête de les percevoir comme quelque chose de dangereux. L'étape suivante, c'était de retourner à l'hôpital pis de manger une demi-arachide. Si ça se passait bien, y devait en manger une demie par jour pendant trois mois. Une demie-arachide, ça bien été.

La thérapie a continué de la même façon pendant plus d'un an, jusqu'à pouvoir manger CINQ arachides. Chaque fois, il fallait aller à l'hôpital, manger les arachides pis attendre une heure au cas où une réaction survienne. Petit à petit, on en est venu à boute.


Depuis environ huit mois, Renaud mange ses cinq arachides par jour. C'est sa dose de maintien. Y risque de manger ça un bon bout de temps pour pas dire pour TOUT le temps. Y'a sa dosette pour être certain de pas les oublier ou de les manger deux fois. S'il oublie deux jours en ligne, on doit retourner à l'hôpital pour qu'il les mange sur place. Heureusement, c'est jamais arrivé parce que Renaud est à son affaire. Bon là, vous allez me dire qu'il y en a plus que cinq. C'est parce qu'il y a des moitiés...


Là, vous vous demandez probablement pourquoi s'infliger ça ? Eh ben parce que quand c'est fait comme il faut, c'est sécuritaire. Ça permet de manger des aliments qui pourraient contenir des TRACES. Renaud mangera jamais un aliment qui contient explicitement des arachides. Par contre, y peut maintenant aller manger au Tim Hortons ou au Mc Donald's. Y peut manger des biscuits ou un gâteau qui contient peut-être des traces. Finalement, si un jour y mange des arachides par inadvertance, y'a moins de chances de faire une réaction grave ou mortelle. C'est quand même pas négligeable.

Bon, je disais que j'aime pas ben ben cuisiner. C'est en partie parce ma cuisinette est ben petite pis que j'ai pas beaucoup de comptoir. J'ai de plus en plus envie de m'acheter une petite maison ou un condo. J'hésite parce que je trouve ça pratique pour mes gars d'avoir leur père juste en dessous. Pis ici, je paie un prix vraiment dérisoire, pour un appartement très correct, parking privé, hyper bien situé avec une super proprio. Faque d'année en année, je reste, depuis dix ans.

Avant, c'est mon amie Agnès qui vivait dans cet appartement-là, avec son mari Alain pis leurs trois enfants. En 2010, y sont repartis en France. J'ai eu ben de la peine. Agnès pis Alain sont sans doute les plus gentilles personnes que je connaisse. C'est quasiment illégal d'être fin de même. 😀 Pis leurs enfants étaient tous de l'âge des miens faque c'était génial. Je garde espoir qu'y reviennent au Québec un jour. D'ailleurs, en ce moment, je tente de les manipuler. 😉 Agnès et Alain sont écrivains. Ils écrivent autant pour les adultes que pour les enfants. Vous pouvez aller voir leur page Facebook. Y'a moyen de commander des romans en ligne. C'est un excellent divertissement pendant le confinement. 📖


Nous, vu qu'on les connaît, on a eu des traitements de faveur. On a même eu nos livres dédiés. Moi, c'est dans Oublie la nuit. Y'a même un petit Morgan en vedette dans ce roman-là.



Pour les enfants, la dédicace est dans la série Élias Sparte.


 
Bon mais là, je vous parlais de bouffe. J'avais promis de la mousse au chocolat aux enfants cette semaine faque je fais ça à matin. J'en profite aussi pour faire des pâtes avec le poulet que j'avais dégelé en trop pour les fajitas de mardi. Miam miam !
 







Y fait pas beau aujourd'hui faque j'en profite pour me faire une pédicure. Ça, c'est une autre affaire que je fais pas moi-même habituellement mais là, y'a pas le choix. Pendant que mes pieds marinent dans l'eau, je corrige le devoir d'une élève. Je suis contente parce que j'ai réussi à garder un bon contact avec la plupart d'entre-eux pendant le confinement. Je termine la pédicure pis la correction juste à temps pour ma réunion de travail en ligne, prévue à 16h. On reprend graduellement le travail, surtout à distance pour la semaine prochaine.  On a de beaux défis en vue. On va devoir se ré-inventer mais ça va être le fun.

On mange des restes pour souper pis après, Renaud pis moi, on joue à Battleship. On gagne chacun deux parties. Morgan a obtenu une dérogation pour son heure aujourd'hui mais y devra la reprendre d'ici dimanche. 

J'ai été pas mal productive aujourd'hui. À soir, c'est TV tranquille avec mes beaux pieds. 📺

mercredi 29 avril 2020

Jour 48

Je devais aller récupérer mon ordinateur portable à l'école aujourd'hui mais puisque tout indique qu'on va être de retour au travail lundi, je décide de pas y aller. De toute façon, j'ai mon ordinateur personnel à la maison. Je voulais surtout éviter que mon autre ordinateur passe l'été à l'école mais y semble que ça sera pas le cas. À la place, j'en profite pour glander sur mon divan devant des vieux épisodes de Grey's anatomy.

En fin d'avant-midi, je jase au téléphone avec ma bonne amie Julie. On s'est pas vues ni vraiment parlé depuis ma fête en février. (Kin, on dirait la toune des Cowboys Fringants : "Y m'a dit qu't'avais pas rappelé depuis sa fête en février...") On papotte une bonne heure. On a plein de choses à se dire ! Mon amie Julie est belle pis fine. On a plein de points en commun mais on est aussi très différentes. On a vécu pas mal de choses ensemble. J'ai ben hâte de la voir quand on aura enfin le droit. J'espère que c'est pour bientôt, à deux mètres évidemment... 👭🍹
 

Cet après-midi, Renaud sort avec moi pour marcher. On sait pas trop par où partir. Finalement, on prend le bord de ville d'Anjou, en passant par dessus la 25. On fait une marche de pas loin de 6 km. Y fait beau pis passablement chaud. Renaud est de bonne humeur pis semble ben content de sortir pis de voir un peu de vie. D'ailleurs, c'est de plus en plus animé dehors. Ça paraît que certains secteurs ont repris du service. Y'a encore beaucoup de piétons pis de cyclistes mais les rues sont pas mal moins désertes qu'au début du confinement. Ça fait quasiment bizarre de revoir autant d'action. 🚛🚗🚙🚚🚌🚓

En revenant, je monte boire un verre d'eau pis je repars à pied direction épicerie. Y me manque un poivron vert pour mon souper. Oui oui, je sais, asteur, on va pu à l'épicerie juste pour un poivron. Faut adapter nos recettes, oui oui. Mais là, hier, j'ai cassé mon épluche-patates pis je m'en sers pas mal ces temps-ci vu que je fais des potages avec mes légumes mous. C'est une bonne excuse pour aller à l'épicerie ça. Pis je me dis que pour deux items, je cours pas grand risque. J'ai juste à rentrer, attraper mes deux articles, payer pis resortir aussi vite. Faque c'est en plein ça que je fais. En deux minutes et quart, ma mission est accomplie.

Je sais pas pour vous autres mais on dirait que le virus est rendu moins épeurant avec les semaines. Je sais pas si c'est le beau temps ou ben le fait qu'on s'habitue ou parce que le déconfinement commence mais en tout cas, moi, ça m'inquiète moins. Je fais quand même très attention. D'ailleurs, au retour, j'en profite pour passer au Hertel toutes mes poignées de portes, mes pitons de lumière, mon poivron pis mon éplucheur. Ben non, c'est une joke... Je mets l'éplucheur dans le lave-vaisselle. 😀

Pour souper, je fais des papillotes de saucisses italiennes sur le BBQ. Recette simple, rapide, et très savoureuse. Je vous la recommande. Vous m'en donnerez des nouvelles.






Ingrédients :

  • Papier d’aluminium heavy duty
  • 2 tasses (500 ml) de saucisses italiennes en rondelles
  • 2 tasses (500 ml) de patates grelots rouges
  • 3/4 de tasse (190 ml) d’oignon coupé en dés
  • 1/2 tasse (125 ml) de champignons coupés en dés
  • 3 poivrons de votre choix coupés en dés
  • 4 gousses d’ail émincées
  • 4 cuillères à soupe et demie d’huile d’olive
  • 1/2 cuillère à soupe (chacune) de basilic séché, origan séché, persil séché, poudre d’ail
  • 1/2 cuillère à thé (chacune) de poudre d’oignon et de thym séché
  • Une pincée de flocons de poivre de cayenne
  • 1/3 de tasse (85 ml) de Parmesan râpé
Préparation :

  1. Faites préchauffer le barbecue à feu moyen élevé.
  2. Préparer 4 à 6 papiers d’aluminium et vaporiser d’huile.
  3. Ajouter les saucisses et les légumes dans un grand bol. Verser l’huile et les épices. Bien mélanger.
  4. Diviser dans les papillotes et bien les sceller.
  5. Faire cuire pendant 25 à 30 minutes.
  6. Ouvrir et garnir de fromage Parmesan.
  7. Servir immédiatement.

Après souper, c'est Battleship avec Morgan. On essaie de sortir nos meilleures stratégies pis on a ben du fun. On gagne chacun deux parties. Décidément, on a jamais autant joué dans cette maison que depuis un mois. Asteur qu'on a notre routine pis qu'on commence à avoir du fun, faut se déconfiner... Ça fait quand même ben mon affaire mais y'en a qui se plaignent.  Et vous ?

mardi 28 avril 2020

Jour 47

Je sors de ma chambre à matin pis je mets le pied dans un rond de bile crachée par Juliet devant ma porte. Elle fait ça des fois quand je me lève trop tard à son goût, qu'elle a trop faim pis que ma porte est fermée. Je saute sur une patte jusqu'à la salle de bain pour me laver le pied pis je nettoie le plancher. Comme réveil, y'a mieux !

Je végète un peu su dilvan en matinée : café, TV, Facebook. Je fais un saut sur le Moodle de l'UQAM pis je trouve la note de mon dernier travail remis vla deux semaines : 98%. Ça fait ben mon affaire. La prof m'a compté deux fautes d'orthographe à des endroits où y'en avait pas. J'en fais pas moi des fautes. Pis j'ai pas besoin d'Antidote pour me corriger. J'hésite à lui envoyer un courriel mais je laisse tomber. 

Je sors prendre ma marche après dîner. Je suis un peu tannée de marcher, comme ça en ville, mais y faut ben sortir pis bouger. J'ai hâte qu'ils lavent les rues pis les trottoirs. Y'a beaucoup de garnottes pis ça rentre dans les chaussures. Je teste ma nouvelle application qui fonctionne encore moins bien que la précédente. Elle indique que j'ai marché 1.5 km alors que j'en ai marché six. 

Au retour, je m'installe au soleil sul balcon, dans ma grosse chaise, avec de la musique. Je m'endors quelques minutes. 16h30, c'est l'heure de l'apéro. Je bois un petit verre de vino, toujours au soleil. 🌞🍷 Me semble que ça serait le temps de commencer à aller sur les terrasses..

Je finis par rentrer pour faire le souper. Au menu ce soir, fajitas. Les gars adorent ça. Morgan, à qui on peut rien passer, se rend compte juste à l'odeur que j'ai utilisé un poivron jaune au lieu d'un vert dans mon mélange. Il a un bon nez cet enfant là...

Là, on commence à avoir pas mal épuisé le peu de divertissement qu'on avait à la maison. On sort un jeu qui a jamais trop pogné chez nous : Êtes-vous plus futé qu'un élève de 5ième année ? Ça ben l'air que non. Au bout de quinze minutes, on essaie encore de comprendre les règles. Partis de même, on va assurément avoir de la misère à répondre à des questions de niveau primaire. On abandonne le projet. Si quelqu'un veut ce jeu, je le donne. Levez la main !


On se rabat finalement sur le dernier jeu qu'il nous reste : Monsieur Je sais tout. Destiné aux enfants de 8 ans et plus, les règles sont pas mal plus adaptées à notre compréhension.  Vla une autre heure qui passe dans la joie pis la rigolade. Je trouve que les gars sont ben fins. Aucun des deux n'a eu l'idée de protester contre le règlement du "une heure par jour". Y'ont toujours été assez dociles faut dire. J'aurais jamais pu retourner à l'école vla dix ans pis travailler des cinquante-soixante heures par semaine tout en allant à l'université le soir si mes trois gars avaient pas été aussi tranquilles.

Avec tout ça, on est rendus jour 47. Dans un courriel, j'ai plus ou moins compris que je recommençais à travailler lundi. C'est pas trop clair. J'ai hâte de voir comment on va s'organiser. J'imagine que ça va bien aller...

lundi 27 avril 2020

Jour 46

"Au début d'octobre 1918, nous avons vécu une terrible épidémie de grippe espagnole qui débuta d'abord à Shawinigan. Le 8 octobre, on ferma les écoles et les endroits de réunion afin de tenter d'enrayer la contagion, mais rien n'y fit, et les 20 lits du seul hôpital d'alors, le Joyce, étaient insuffisants pour soigner les plus atteints. Le 14 octobre, on transforma en hôpital de fortune le couvent St-Bernard, les soeurs grises enseignantes devinrent infirmières de circonstance. Les Ursulines obtinrent la permission de sortir de leur cloître pour les seconder. L'école technique aussi fût transformée en hôpital et comme les ambulances n'existaient pas encore, on se servait de l'automobile du chef de police pour le transport des malades. Durant plus d'un mois, ces lieux débordent et de nombreuses victimes succombent. La seule paroisse de St-Bernard enregistre 38 mortalités. Du côté d'Almaville, ce fléau a fait ses ravages. Plusieurs familles sont atteintes et quelques-unes ont des morts. J'en ai vu qui ont été enveloppés dans un simple drap, mis en cercueil et immédiatement transportés en terre sans passer par l'église. On chantait le service funèbre un peu plus tard. Chez nous, tous ont souffert de la maladie sauf moi qui ai continué à servir la clientèle sans subir aucun malaise. Le médecin en a déduit que ma fièvre thyphoïde de 1913 m'avait en quelque sorte immunisé contre les maladies contagieuses. Le 18 novembre, l'épidémie est complètement disparue, les écoles ouvrent leurs portes à nouveau. La vie reprend son cours normal."

Ce récit de circonstance est tiré des mémoires de mon grand-père, J-Omer Beaumier, qui nous a laissé ce formidable cadeau en héritage. Dans les années 70, à partir des notes qu'il avait prises pis des documents qu'il avait conservés pendant sa vie, il a rédigé ses mémoires, de sa naissance, en 1898, jusqu'à 1948, avec l'aide de ma grand-mère Cécile. Décédé en 1977, il a malheureusement pas eu le temps de terminer son ouvrage. Mon oncle Denis a pris le temps de tout transcrire sur traitement de texte pis chacune des familles Beaumier en a reçu des copies. C'est un document vraiment très instructif pis passionnant. Je l'ai lu plusieurs fois. Ça m'a permis de mieux connaître mes grands-parents que j'ai peu connus de leur vivant.

***

En se levant à matin, Renaud me raconte qu'il a fait un rêve bizarre. Y'a rêvé qu'il m'avait trouvée dans la salle de bain avec un oeil crevé parce que la directrice de mon école m'avait obligée à ramasser des boîtes pis que je m'en étais rentrée une dans un oeil. Inquiète-toi pas Francine, je lui ai dit que tu nous maltraiterais jamais de même. 😉

De mon côté, je lambine un peu devant la TV pis après dîner, je regarde le point de M. Legault. C'est pas trop clair si je retournerai ou pas travailler avant la fin août. Pour le moment, j'évite d'extrapoler sur la suite pis j'attends les directives de ma directrice. Morgan semble ben content de pas retourner à l'école. Y va quand même falloir que j'y trouve une occupation pour qu'y se bouge un peu.

Renaud commence à trouver ça un peu long. Faut dire que lui, y'avait terminé l'école fin janvier. Quand le confinement a commencé, y cherchait une job. On a mis ça en stand by. Je tenais pas à ce qu'il aille se contaminer quand il a pas vraiment besoin d'argent. Il est inscrit dans un DEP pour septembre. Morgan aussi d'ailleurs. Les deux dans le même. J'espère que les cours commenceront comme prévu.

Cet aprem, je propose à Renaud de venir faire un tour d'auto avec moi pis qu'on écoute SA musique pendant qu'on se promène. Je sais que la proposition va obligatoirement l'intéresser. Habituellement, je roule pas pour rien. De un, le gaz est ben trop cher pis de deux, j'ai pas vraiment le temps. Là, je me dis qu'on peut ben faire un petit spécial. On a rien à faire pis le gaz est quasiment donné. On part vers 14h. pis on va virer dans le centre-ville en roulant ben tranquillement. C'est quand même pas mal mort. Y'a plein de place pour se parker sur Sainte-Catherine. Y'a pas beaucoup de piétons non plus. Moi qui aime l'effervescence de la ville, c'est un peu trop tranquille pour moi ste confinement-là.

Je voulais aller marcher au retour mais on dirait que j'ai perdu ma motivation quelque part dans le centre-ville. Yé 15h15 quand on revient. Je décide d'abandonner le projet. Y devrait faire pas mal plus beau demain. J'irai marcher pis j'en profiterai pour tester ma nouvelle application qui calcule les trajets. À suivre...

Pour souper, je décide de faire une vieille recette de ma mère : des poitrines à la sauce BBQ sucrée. Ça fait très très longtemps que j'ai pas fait ça. On dirait que quand je suis pressée, je favorise les recettes que je connais par coeur mais là, ces temps-ci, pressée ça fait pu partie de mon vocabulaire.


Après souper, Morgan pis moi on décide de jouer à Battleship. On joue quatre games en une heure. J'en gagne trois, lui, une. On rigole pis l'heure passe vite. 

Vla une couple de jours, William m'a envoyé des liens Youtube de Norman en confinement. Ici, on l'aime ben Norman faque on décide de regarder ça Morgan pis moi. Si jamais ça vous tente, c'est par ici.






Kin, je vais retourner les regarder. À demain ! 😃😃😃 

dimanche 26 avril 2020

Jour 45

Je me réveille en sursaut à cause d'un rêve débile. Une pharmacienne avec qui je travaillais à l'hôpital conduit mon char avec le break à bras dessus. Quelle horreur ! Ça réveille assez mal merci ! Kin, je me rends compte que j'ai même pas mis d'essence depuis que je suis allée porter des courses à mon père vla plus d'un mois... 

J'ai fait un autre rêve aussi la nuit dernière. J'allais à l'université avec un chien qu'on a eu chez mes parents quand j'avais genre 16 ans. C'était un Lhassa Apso que ma mère avait appelé Meggie, en référence à la fille dans Les oiseaux se cachent pour Mourir

Chez nous, on a toujours eu des animaux pis parfois plus qu'un en même temps. Ça a commencé avec Lisa, une petite chienne qu'on a gardée très longtemps. Quand elle avait à peu près un an, mes parents se sont rendu compte que c'était pas un chien de race comme prévu. Y sont retournés au chenil pis pour compenser, on nous a donné un deuxième chien, Cléo. On a eu les deux petits chiens un bon bout de temps mais on a fini par se débarrasser de Cléo qui avait une maladie de peau compliquée. Me semble que mes parents auraient plutôt dû investir dans un divan mais mon père me jure qu'ils l'avaient acheté neuf pis qu'on a toujours eu des meubles neufs chez nous. Neuf ou pas, ça empêche pas qu'il était lettte.

Après la mort de Cléo, j'ai convaincu mes parents d'adopter un chat. Ma mère qui trippait sur la princesse Diana l'a appelée Lady Di. Ce chat-là était pas censé aller dehors mais y se sauvait tout le temps. Quand ça arrivait, toute la famille le cherchait en criant : Lady Di, Lady Di !!! On devait avoir l'air débile.



Un peu après, j'ai trouvé un autre chat pis j'ai supplié mes parents de le garder. On l'a appelée Dolbie. Entre temps, Lisa était morte faque là, on avait deux chats. J'ai pas de photo de Dolbie. Mon père doit en avoir dans ses albums mais comme je peux pas aller le voir... Un jour, y m'a pogné l'envie d'avoir une perruche. Je l'ai appelée Zoé. Ma mère en avait peur pour mourir. Des fois quand j'étais pas là, elle s'occupait de la nourrir. Une fois, en ouvrant sa cage, la perruche s'est envolée dans la maison. Ma mère s'est mise à hurler. Mon père, qui dormait, s'est levé pis s'est mis à courailler la perruche tout nu dans toute la maison. Apparemment, y'ont ben rit même si ma mère était cachée en dessous de la table de cuisine tellement elle était terrifiée. Zoé est finalement morte quand on a fait vernir les planchers dans la maison. On l'avait pourtant emmenée avec nous chez les voisins pendant une semaine mais ça devait être trop tôt pour elle quand on a réaménagé chez nous. 

Mes parents ont fait tuer Lady Di pendant que j'étais partie dans un camp de vacances. J'étais pas ben contente. Elle était malade mais quand même... Dolbie aussi a fini par mourir. C'est quand tous ces animaux là ont été morts qu'on a eu Meggie. Je sais plus trop pourquoi mais y me semble qu'on l'a pas eue si longtemps. Elle était fine pourtant... 

Le dernier chien qu'on a eu, c'était Fräulein. Ma mère l'avait appelée de même à cause de Fräulein Maria dans La Mélodie du Bonheur. Un autre film que j'ai vu cent fois, avec le beau Christopher Plummer. Fräulein, tout le monde l'haïssait, sauf ma mère. Elle lui avait fait prendre des cours de dressage mais c'était quand même le pire chien qu'on avait eu. Elle jappait l'enfer pis quand on arrivait chez nous, elle nous pissait sur les pieds. Quand ma mère est morte, mon père s'en est débarrassé la semaine suivante. Ça a pas dérangé grand monde. Bon, c'est vrai que quand ta mère vient de mourir plus ou moins subitement à 45 ans, un chien fou, c'est négligeable. La seule photo que j'ai de ste chien-là, c'est un boute de face. De toute évidence,  c'est ma mère pis mon frère qu'on avait voulu poser...

Ah pis on a eu des canards aussi, un été, quand j'étais toute petite. Y'avaient mangé tout le gazon dans la cour. Moi j'avais le noir pis ma soeur le blanc. Mon père les a envoyés dans une ferme à l'automne pis on les a jamais revus.


Bon, les gars reviennent tantôt faque je lave un peu la salle de bain même si tout est déjà ben trop propre. Je fais le tour des poignées de portes pis des pitons de lumière. Y'a une autre affaire que je devais faire cette semaine pis que j'ai pas encore faite : le grand ménage dans la chambre de Renaud. J'embarque là-dedans après dîner. Comme j'avais déjà tout changé le lit, ça prend pas ben ben du temps. Je sacre juste un peu après sa fenêtre de chambre. J'arrive pas à enlever la dernière des quatre fenêtres. Je décide de laisser faire parce que j'avais déjà mal au bras avant même de commencer. Je deviens raisonnable faut croire. Y'aura trois fenêtres sur quatre de propre dans sa chambre pis c'est toute. Je profite que la balayeuse soit sortie pour la passer partout suivi d'un coup de moppe. Tout est ben clean pour les boys qui vont débarquer au souper.

À soir, on mange du spag. Les gars sont ben contents. Sont toujours contents eux-autres de toute façon. Ben ben pas chiâleux. Y tiennent assurément ça de moi. 😊 On joue à Sorry pis Renaud passe proche de bouder parce que Morgan le mange tout le temps. Finalement, l'heure de jeu se clôture dans la bonne humeur. 

J'ai ben hâte de voir le plan de déconfinement qui va être annoncé demain. L'OMS insiste sur le fait qu'on a pas la certitude qu'on est immunisé contre la COVID si on l'a déjà pognée une fois. Je comprends pas pourquoi y font pas un test. Tu prends quatre ou cinq personnes (jeunes) qui ont eu la COVID pis tu les installes dans un milieu infecté pis tu checkes kessé qui se passe. On serait fixés. Je comprends pas que personne ait pensé à ça...  😛😛😛

samedi 25 avril 2020

Jour 44

Enfin une vraie belle journée ! 🌞🌞🌞 J'ai une mini déprime à matin quand je me rends compte que tout ce que je vais pouvoir en faire, c'est aller marcher sans but. Je me ressaisis vite en pensant à tous ceux qui ont même pas ste chance-là.

Je pars dès 13h. pour profiter du soleil au maximum. Je sais pas trop par où aller. J'ai envie de voir du monde vivant faque j'élimine le cimetière pour aujourd'hui. Je pars sur Beaubien jusqu'au coin du Boulevard des Galeries d'Anjou. Rendue là, je me dis que je vais marcher jusqu'à Jean Talon mais finalement, je poursuis jusqu'à Jarry. Je pars ensuite sur Jarry dans l'idée de me rendre à Langelier mais tant qu'à faire, je continue mon chemin jusqu'à Lacordaire. Rendu là, je me rends compte que je commence à avoir un ti peu mal au dos. Je fais une petite pause pis je m'étire. Y faut ben que je revienne chez nous ! Je reprends mon chemin sur Lacordaire pis je continue tranquillement jusqu'à Beaubien. Y fait vraiment beau pis quand même pas pire chaud ! Y'a beaucoup de monde dehors. On dirait quasiment un samedi normal si ce n'est que les commerces sont fermés pis que beaucoup BEAUCOUP de monde marche ! 👫👫👫 J'ai le bas du dos qui brûle. Je fais une autre petite pause au coin de Beaubien et Lacordaire. Me reste environ 1 km avant de rentrer au bercail. En chemin, je remarque des masques jetés n'importe où. Au retour, je calcule ma distance sur Google Map pour comparer avec mon application. Définitivement, ça compte pas juste ste patente là. Selon Google, j'ai marché 8.1 km. Va falloir que je télécharge une autre application pour vrai.

Y fait ben trop beau pour s'enfermer dans la maison faque je m'installe sul balcon. J'y passe une grosse heure à écouter la radio pis le bruit des chars. 📻🚗🚙🚓 16h30, c'est l'heure de l'apéro. Je me sers une bière 🍺 pis j'appelle mon beauf, toujours installée sur mon balcon. On jase de tout et rien. Y m'envoie une photo de son chat supposément brun qui est grimpé haut dans son arbre. Mon beau-frère a deux chats. Y sont NOIRS mais lui, y dit qui sont bruns. C'est devenu un running gag. Y passe son temps à m'envoyer des photos de ses chats bruns. Mon beau-frère a également une belle et grande cour. J'ai pas mal hâte d'aller m'asseoir dedans pis qu'on se fasse des BBQ pis des feux en écoutant de la musique. La fin de semaine, mon frère viendra sans doute avec le jeu de gosses. Connaissez-vous ça le jeu de gosses ? On a découvert ça l'été passé. Mon oncle avait emmené le sien au chalet au Rapide Blanc. On avait eu ben du fun faque j'avais mandaté mon frère pour nous en faire un. Depuis ce temps-là, on joue dès que l'occasion se présente. On a beaucoup joué l'été passé mais on a aussi fait des gosses de Noël et plus récemment, on a joué une game juste avant le confinement total. J'avais gagné ! Pour une fois...

Je rentre autour de 18h. pour prendre ma douche. Faut que je me lave les cheveux. J'haïs ça faire ça faque je les lave juste quand y puent ou quand y piquent. 😀 En l'absence d'un de ces deux facteurs, pas de lavage. Là, ça pourrait toffer jusqu'à demain mais les gars vont être revenus pis on va être serrés en eau chaude vu que je vide quasiment la tinke quand je me lave la moumoute. Je me dis que ça va être fait, au moins jusqu'à vendredi prochain. Moi, j'ai des cheveux secs comme la mort faque après six ou sept jours, y sont pas plus gras que si je les avais lavés la veille. Parlant cheveux, j'étais due pour ma teinture le 14 mars. Comme j'y vais habituellement aux six semaines, c'est la deuxième teinture que je saute. J'ai des amies qui se sont résignées à se teindre elles-mêmes mais pour moi c'est inimaginable. J'ai aucune mais vraiment AUCUNE compétence capillaire. Pas besoin de me regarder longtemps pour s'en convaincre. Moi dans la vie, je me lave les cheveux aux semaines. Je les laisse sécher tu seul pis le lendemain, je check ce que ça a donné. Ma compétence s'arrête à me mettre une barrette ou un élastique pis même ça, c'est habituellement pas drette. J'ai même pas de brosse. William est parti avec en appart vla deux ans pis je me suis rendu compte que j'en avais pas d'utilité... Toujours est-il que je suis due pour une teinture mais étrangement, ça me dérange pu. C'est peut-être parce que je travaille pas pis que je vois personne. Je m'habitue à ma repousse lette. Ça paraît pas tant. Le matin, j'ai l'air de ça. C'est une vieille photo...Mon William aussi a une pas pire moumoute !


Kin, le premier vendredi du mois, y'a habituellement une collègue de William qui chante avec son chum au pub à côté de chez nous. Là, y sont en direct sur Facebook : MojoRisen Jam. Y sont pas mal sympathiques pis divertissants. M'en vais regarder ça. Bonne soirée !

vendredi 24 avril 2020

Jour 43

Le confinement a l'air d'avoir réduit mes exigences en matière de voyage. La nuit passée, j'ai rêvé que je partais à Rome pour le weekend avec mon fils William. UN WEEKEND seulement, pis j'étais toute énarvée. Le réveil a été raide : en fin de semaine, c'est encore à Montréal que ça va se passer. Me semble que juste aller à Shawi, Trois-Rivières ou Sorel, ça ferait mon bonheur...

Habituellement, je me fais faire les ongles dans un salon. Contrairement à la croyance populaire, j'ai mes vrais ongles mais je fais mettre de l'acrylique dessus. Ça permet de garder les ongles plus durs pis de rien entretenir soi-même. Par contre, faut y aller aux trois semaines pour raccourcir les ongles pis combler la repousse. Là, j'arrive à six semaines sans soin des ongles pis de l'acrylique, ça s'enlève pas de même. Couper des ongles qui ont de l'acrylique dessus, ça se coupe pas de même non plus. Si je veux pas finir avec des ongles de six pouces de long après le confinement, faut ben que je fasse quelque chose faque à matin, j'entreprends de limer ça un peu. Une heure et six limes plus tard, j'ai réussi à raccourcir de quelques millimètres. Bon, j'ai une repousse de la mort mais ça, je m'en fiche. Confinement oblige.

J'essaie d'appeler mon père après dîner mais ça répond pas. Yé pourtant ultra confiné. Peut-être qu'il fait du déni pis que des fois y répond pas pour se donner l'illusion qu'y sort ? 😀 Bon ben d'la marde, on verra ça plus tard parce que moi faut que je sorte pour vrai. Cet après-midi, c'est ma sortie contamination. Faut que je fasse les courses en prévision du retour de mes gars. En plus, je mange de la soupe aux lentilles pis du potage brocoli poireau depuis dimanche passé.

Je décide de partir de bonne heure au cas où il y ait de l'attente pour entrer dans les magasins. Premier arrêt : Jean Coutu. Y'a pas un chat dehors pis pas trop de monde en dedans. Je fais mes achats pis j'en resors aussi vite. Deuxième stop : la SAQ. Encore là, aucune file dehors. Y'a ben du monde en ligne pour le IGA juste à côté mais personne pour la SAQ. Je me garroche à l'intérieur pis trois minutes plus tard, j'en sors avec quatre bouteilles. Dernier arrêt : épicerie. Je disqualifie le IGA d'entrée de jeu pis je pars vers le Métro. Y'a juste deux personnes qui patientent dehors faque j'attends pas longtemps. À l'intérieur, y'a quand même pas trop de monde mais comme la dernière fois, je trouve que les gens font vraiment pas attention. Au moins, y manque vraiment de rien. En peu de temps, l'affaire est classée.

Comme les semaines précédentes, j'entreprends de monter mes courses tu seule au TROISIÈME pis de les laver. Je crois toujours pas à la nécessité de le faire mais je me dis que j'ai le temps pis qu'on sait jamais. 16h, pile, tout est rangé. Je me sers une bière au moment même où mon téléphone sonne. C'est mon père. Yé de bonne humeur. On a pas grand chose à se dire depuis la dernière fois mais on jase quand même 35 minutes.

Je sais pas pour vous autres mais moi, j'ai ben hâte que la vie reprenne son cours normal. Je suis assez d'accord avec l'idée de déconfinement progressif proposée par François Legault. Il a ben raison. On est toujours ben pas pour rester confinés deux ans !  Je suis impatiente de connaître son plan la semaine prochaine pis j'ai encore plus hâte de voir comment ça va se passer dans les régions quand les gens vont recommencer à sortir. Ça va faire quelque chose de nouveau aux nouvelles. 📺

  À soir, je bois un verre avec Patrick.



jeudi 23 avril 2020

Jour 42

Dur à croire mais la météo semble de notre bord pour plusieurs jours à venir. Croisons les doigts pour que les prévisions se concrétisent.


Je pense que tout le monde ici sait que j'ai toujours aimé aller à l'école. C'est probablement pour ça que j'ai fait autant d'études pis que je vais encore à l'université à 49 ans. C'est sans doute pour ça aussi que j'ai prévu continuer quand j'aurai terminé mon deuxième BAC. Mon intérêt pour l'école me vient assurément de ma soeur, plus vieille que moi. Quand j'avais à peu près 4 ans, elle a décidé qu'il était temps que je m'y mette. J'ai pas vraiment eu mon mot à dire. On avait deux pupitres dans le sous-sol. Le plus gros c'était le sien pis moi j'avais le petit. Elle était la prof pis moi, l'élève. On passait des journées entières dans le sous-sol. Elle m'enseignait toutes sortes d'affaires pis moi, j'apprenais. Elle me donnait des devoirs à faire aussi : des mots à écrire, des additions et soustractions, des poèmes à apprendre par coeur. Elle était impitoyable. Quand je suis arrivée en première année, je savais lire depuis longtemps. Je lisais des livres de la Bibliothèque rose pendant que mes amis apprenaient le train du B. Ma soeur, c'est elle. Ici, c'est pas un blog triste. Je me contenterai donc de dire qu'elle s'appelait Annie pis que j'ai eu la plus merveilleuse soeur qui soit. Très malheureusement, elle n'est plus là depuis un an, huit mois et dix-huit jours.

Si je vous parle de mon côté un peu intello, c'est qu'après six semaines de confinement, j'en ai assez de m'abrutir devant des séries télé. Oui, ça me divertit formidablement pis je vais assurément continuer mais n'empêche, faut faire autre chose. L'écriture de ce blog pis mon travail à distance me permettent de garder ma tête à "ON" mais y'a quelques jours, j'ai eu un flash. Un de mes amis Facebook a publié sur son mur une citation que j'ai tout de suite reconnue : "Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément" Mon cerveau a fait juste un tour : Art poétique de Boileau, Chant Premier ligne 153. Pourquoi je sais ça par coeur ? Eh ben parce que quand j'étais petite, ma mère avait décrété qu'y fallait que je "cultive ma mémoire". C'est à elle que je dois ma formidable capacité de mémorisation grâce à laquelle il ne se passe pas UNE SEULE semaine sans que quelqu'un me dise " Aie t'as donc ben une bonne mémoire toi !" Ma mère me faisait apprendre des Fables de Lafontaine par coeur jusqu'au jour où j'ai reçu L'Art Poétique de Boileau en cadeau de la part de mon oncle Jaques. 👴

Mon oncle Jaques, c'était un homme très cultivé. Il possédait beaucoup de livres pis m'a parfois aidée pour mes travaux de philosophie quand j'allais au CEGEP. Je me souviens encore que j'avais dû faire une dissertation sur "L'homme descend-il du singe ou est-il un singe ?" J'avais aucune maudite idée de quoi répondre à cette question qui m'intéressait pas pantoute pis dans ce temps-là, on pouvait pas googler. Ma mère m'avait dit : "Va voir mon oncle Jacques". Effectivement, mon oncle m'avait tout de suite sorti quelques livres pis m'avait aidée à enligner ma pensée. Oncle Jacques collectionnait aussi les outils anciens. Il en possédait des centaines qui se retrouvent maintenant dans des musées. Chez oncle Jaques et tante Monique, c'était le fun aussi parce qu'ils avaient une piscine creusée pis on avait le droit d'y aller quand on voulait pis d'emmener nos amis. Dehors, y'avait un cabanon avec plein de jouets de piscine, une toilette pis une douche. Aussi, y'avait un bois derrière chez eux pis les écureuils venaient zigoner une petite clochette accrochée à la fenêtre pour qu'on leur donne des peanuts. L'autre affaire le fun avec eux autres, c'est que quand mon oncle partait en voyage d'affaire, j'allais dormir chez ma tante Monique qui aimait pas trop rester tu seule dans sa grande maison. Elle m'emmenait manger au resto pis prendre des photos dans les cabines à la Plaza. 📷😀 Bref, quand j'avais 11 ans, j'ai reçu L'Art Poétique de Boileau en cadeau de la part de mon oncle. À l'époque, j'avais mémorisé 158 des 232 lignes. Aujourd'hui, je me rappelle plus que les 48 premières. 😬 Évidemment, j'ai toujours ce petit livre en ma possession. On peut dire qu'il a du vécu. Je l'ai sorti à matin. Yé temps que je rattrape mon retard...
 

Y fait enfin beau faque je m'empresse de sortir après le point du Premier Ministre, non sans avoir mémorisé huit lignes. Je marche pendant quasiment une heure et demie. Ça fait vraiment du bien mais la face me chauffe au retour. J'ai commandé un vieux cd de Sally Folk par internet le weekend passé pis je l'ai reçu. Je le décontamine pis je l'écoute en coloriant avec un verre de vin. Y'a pire comme vie. Je pense beaucoup à toutes les personnes âgées qui peuvent pu sortir pantoute pis encore plus à toutes celles abandonnées à leur triste sort. Kin, demain je vais appeler mon père... ☎

mercredi 22 avril 2020

Jour 41

Debout de bonne heure, j'ai fait un drôle de rêve. J'étais une patineuse de vitesse pis je participais au championnat mondial en équipe avec mon père. Ouf ! 👎

Je travaille pas à l'hôpital aujourd'hui pis je travaillerai pu pantoute. Le projet pour lequel on m'avait ré-engagée aura finalement pas lieu.  J'y allais surtout pour rendre service faque c'est pas ben grave. À moi les grasses matinées et la farniente ! Pis honnêtement, je vois pas les journées passer...

Y'a l'air à faire passablement frette faque aujourd'hui, je reste en dedans. En matinée, j'aide une collègue avec son Moodle pis je fais un petit Facetime avec mon beau-frère.  En après-midi, j'enchaîne des épisodes de Rizzoli et Isles pis je fais un peu de coloriage. Première nouvelle que j'ai, yé rendu 17h.

Je soupe devant la TV sous l'oeil intéressé de ma Juliet. C'est toujours compliqué de manger avec elle à proximité. Y faut que je tienne tout en même temps dans mes mains pour pas qu'elle s'empare de quelque chose. J'ai remarqué qu'elle apprécie particulièrement les produits laitiers. Heureusement, elle a aucun intérêt pour le vin. 😼🍷

À soir, je regarde Les oiseaux se cachent pour mourir. J'ai manqué un épisode mais j'ai vu ste série-là tellement de fois que ça change rien. Meggie vient de vieillir de vingt ans d'une shot. Elle a une repousse de cheveux spécial confinement. Pis maudit Ralph De Bricassart qui a jamais réussi à se brancher ! Pas dur de voir qu'il a aucune volonté ni dans un sens ni dans l'autre ste bonhomme-là ! Pis ouf, ça l'air plate pas à peu près sa vie au Vatican pogné dans tous ses étages de robes...

Parlant de robes, on est tu à veille de pouvoir sortir les nôtres ? Pour aller où ? Ça c'est une autre histoire...

mardi 21 avril 2020

Jour 40

J'ai pas eu de misère pantoute à dormir la nuit passée mais j'ai encore beaucoup beaucoup rêvé. Je trouve ça ben désagréable. Ça me donne l'impression d'être en action toute la nuit. Mon corps se repose mais pas mon cerveau.

Aujourd'hui, je travaille pas. Je devais mais les plans ont changé hier soir. J'attends des nouvelles pour la suite. J'ai plein de choses à faire faque c'est ben correct. Ce matin, café devant mon ordi. Je réponds à mes courriels pis je corrige le travail d'une élève. On sait maintenant que l'école recommencera pas avant le 4 mai ni même LE 4 mai. Je décide de créer un petit exercice pour mes élèves. Je prépare ça pis je leur mets ça drette sur Moodle. Je raffole de cette plate-forme qui me permet de garder avec les élèves un contact pas mal plus direct que les courriels.

Je dîne devant la TV pis je regarde le point de presse. Jusqu'à maintenant, je peux dire que j'approuve assez les décisions et initiatives de M. Legault. Je trouve qu'y fait bonne figure et qu'on sent qu'on peut compter sur lui. Y'a juste une chose qui me fatigue. On arrête pas d'entendre dire qu'on a tellement ben fait ça à date que la surcharge prévue dans les hôpitaux a pas eu lieu. Je peux pas m'empêcher de penser que si toutes les personnes âgées des centres avaient eu le temps de se rendre à l'hôpital plutôt que d'être abandonnées à leur triste sort, y'aurait eu pas mal plus de monde aux soins intensifs... By the way, avez-vous remarqué que les cheveux de François Legault poussent pas ? Mon frère me faisait remarquer ça dimanche... ✂ 👨

Depuis que je réduis mes visites à l'épicerie, j'achète en plus grandes quantités. J'ai donc pris la résolution de faire des potages avec la bouffe qui menace de passer l'arme à gauche. Le weekend passé, j'en ai fait un aux épinards. Aujourd'hui, c'est poireau et brocoli. Ça sent bon pis ça va me nourrir une couple de jours. Ce confinement me rend définitivement très productive.


16h. j'ai une réunion en ligne avec mes collègues enseignants (es) pis notre directrice. J'ai l'air de la chienne à Jacques. Je me brosse les dents, me lave la face, me mets des boucles d'oreilles, du gloss pis un chandail. À distance, on y verra que du feu ! En vrai, c'est un peu moins classe... Clin d'oeil pour Francine, ma directrice qui lit mon blog pis qui me trouve ben drôle. 😉



Comme vous voyez, j'ai pu ben ben d'orgueil depuis que je suis en confinement. Pis ouin, mes meubles de chambres sont bleus. Longue histoire. Ces meubles-là, c'est une valeur sentimentale faque je suis pognée avec TOUTE ma vie. Quand je me suis installée à Montréal en 1994, mon mari pis moi on dormait à terre faque mon père m'a donné le set de chambre qu'il avait reçu en cadeau de mariage des parents de ma mère. Kin, les parents de ma mère, c'est eux autres. Je suis toujours étonnée quand quelqu'un de mon âge me parle de ses grands-parents encore vivants parce les miens, y'auraient 119 pis 122 ans. 

Bref, y'ont donné un gros set de chambre à mes parents en cadeau de mariage. Initialement, les meubles étaient en espèce de fini d'imitation de bois. Un jour, ma mère a pété une coche pis les a peints en blanc mélamine, parce que c'était la mode. Quand mon père me les a donnés, j'avais des murs blancs pis un plancher blanc dans ma chambre faque je les ai repeints en vert. Une couple d'années après, je me suis tannée pis je les ai re-repeints en bleu. Ces meubles-là y'ont vraiment fait la guerre. Y sont pas tuables. Dans un de mes multiples déménagements, la base de lit passait pas dans l'escalier pis mon père a pogné les nerfs après. Bon, faut que je vous avoue que la patience, c'est pas la vertu principale de mon père. Y'a d'autres qualités mais pas exactement celle-là. Toujours est-il qu'il a pogné les nerfs pis arraché des boutes de ma base de lit pour que ça passe dans les marches. Mon mari pis moi on l'a rafistolée "en attendant".  Vingt-cinq ans plus tard, j'ai encore la base avec sa réparation de fortune pis le set au complet, preuve à l'appui. Un jour, tout ça va forcément sacrer le camp pendant que je dors. Kin, en haut, de mon lit, vous pouvez voir les fleurs que mon chat arrache pour me réveiller le matin. 


N'empêche, c'était ben le fun de revoir tous mes collègues profs. Pis aie, on est quand même rendus jour 40...