Jour 384

Dernière journée de mars. Une journée grise. Une journée de pandémie, encore une fois. Je suis tannée de la COVID, écoeurée même mais je suis pas déprimée. Je continue de le dire, j'ai de la chance dans toute cette affaire-là. Je travaille pis j'ai des projets. J'ai Renaud pis Morgan ici une semaine sur deux pis on a du fun ensemble. Je parle souvent à mon William, à mon frère, à mon père, à mon beauf. Avec les réseaux sociaux, on est jamais isolés. J'ai plein d'idées pour me divertir. Je peux pas dire que je m'ennuie MAIS, je suis tannée. Vraiment.😕

Là, on se pose pu de questions, on est officiellement dans la troisième vague. Les variants font des ravages. Nous vla maintenant avec des zones jaunes, oranges, rouges pis des zones d'urgence. Régis Labeaume est en beau fusil suite à l'importante éclosion survenue dans un gym de Québec. Y fait une intervention musclée dans les médias. On sent le découragement un peu partout. Les politiciens semblent vraiment à boute. Les restaurateurs braillent littéralement à la TV. La population adhère de moins en moins bien à toutes les règles. Le gouvernement se donne le droit de prendre des nouvelles mesures au jour le jour. Ça va mal, encore une maudite fois. 😡😢

Comme si c'était pas assez, Pâques s'en vient. Ça sent mauvais, très mauvais. J'espère vraiment que les gens vont manger leur chocolat tu seuls, enfermés chez eux. On est encore au-dessus des 1000 cas aujourd'hui. Depuis un an, on fait un pas en avant pis deux en arrière. C'est absolument pas le temps d'être "deux par deux rassemblés". 😁

Aujourd'hui, je travaille chez nous pour une deuxième journée consécutive. Programme du jour : 

8h30 : Rencontre TEAMS avec une stagiaire qui termine sa formation. L'élève est contente pis un peu émue. 😒

10h : Rencontre TEAMS avec un conseiller pédagogique de la CSSDM qui s'occupe du développement informatique. Apparemment, je me suis portée volontaire (sans être au courant) pour tester les fonctionnalités d'une nouvelle plateforme qu'on va utiliser bientôt. J'avais pas vraiment le temps quand y m'a demandé ça lundi mais le gars est ben fin. Y m'a dit qu'il avait besoin d'une prof dégourdie. C'est tout moi. 😁

11h : Correction de cahiers de stage, échange de courriels.

12h : Dîner devant une vidéo très instructive d'une heure et demie sur la Loi 31. En tant qu'enseignante (du cours le législation en plus), y faut que je comprenne tout de cette nouvelle loi qui a vu le jour en pleine pandémie. Son but : octroyer encore plus d'activités aux pharmaciens.

13h30 : Échange téléphonique avec un collègue à propos d'un stagiaire.

15h : Mini rencontre TEAMS avec une de mes collègues. On a des choses à discuter ensemble avant une autre rencontre qu'on a avec une pharmacienne d'hôpital.

15h30 : Rencontre TEAMS avec ma collègue pis la dite pharmacienne.

16h15 : Rencontre TEAMS avec une autre collègue.

Comme vous pouvez le constater, je suis loin d'être isolée. Me semble que j'ai jamais eu autant de têtes à têtes avec mes collègues que depuis la pandémie. Avant, faire un Facetime avec quelqu'un, c'était tout un événement. Asteur, mon ordi sonne à tout bout de champ pour m'avertir d'un appel vidéo. Ça fait partie de ma routine. Une chose est certaine, depuis un an, je me suis jamais autant vu la face. 😁

Jours 382-383

Jour 382 : Je pense que ça m'est jamais arrivé mais aujourd'hui, je suis la seule de TOUT le secteur pharmacie en présence à l'école. TOUS nos élèves sont soit en stage, soit en cours à distance. Mes collègues font du travail personnel ou de l'enseignement à partir de la maison. À l'école, personne de ma gang. C'est bizarre. Je passe ma journée enfermée dans mon bunker avec mes élèves branchés sur les ordis à partir de chez eux pis je dîne tu seule à mon bureau tout en travaillant. C'est pas comme si l'ouvrage manquait.

 

J'ouvre la TV en arrivant chez nous. Au TVA nouvelles, y'a rien de ben encourageant encore. Les nouveaux cas sont un peu moins nombreux mais Christian Dubé confirme qu'on est entrés dans une TROISIÈME vague. Aie, là c'est pu drôle pantoute. On est jour 382 je vous signale. Ça commence à faire un maudit boute que ça niaise ste virus-là. C'est pas mêlant, on dirait que je suis en train d'oublier ma vie d'avant. Asteur, c'est travaille, reviens à la maison pis reste enfermée. À part marcher, je fais pas grand chose comme activité. Pendant l'hiver surtout, j'étais pas motivée. Que voulez-vous, je suis pas vraiment adepte du frette pis encore moins des sorties compliquées. 😕

 

Comme ben du monde, les personnes que j'ai le plus vues depuis un an, c'est mes collègues de travail. Heureusement que je les aime pis qu'on est une belle équipe. On s'est beaucoup encouragés pis aidés les uns les autres. Ben oui, je le sais, on fait la belle vie nous autres les profs semble-t-il. On est toujours en vacances pis la légende dit qu'on travaille pas pendant les journée pédagogiques. La réalité, c'est pas tout à fait ça. Encore moins cette année. On fait partie de ceux qui ont eu le plus besoin de se revirer sur un 10 cennes. On fait partie de ceux qui côtoient le plus de monde dans une journée, malgré le contexte de la pandémie. On fait partie de ceux qui peuvent pratiquement jamais enlever leur masque au boulot. On a une GROSSE année. 

 

J'ai tu l'air de chialer là ? J'espère que non. J'aime ma job. Si j'aimais pas ça, je ferais autre chose. Tiens, c'est comme ceux qui me disent : "On sait ben toi, t'es chanceuse, t'es prof !" Dans ma tête, je leur réponds tout le temps : "Ben sois prof toi aussi. Quessé qui t'en empêche ? Retournes-y faire un BAC de soir à 40 ans tout en travaillant le jour. T'es pas plus innocent que moi." À moins que... 😜

 

Jour 383 : Travail de la maison aujourd'hui. Ça fait un méchant boute. Ma journée commence par une rencontre TEAMS avec une collègue pour régler un problème pis j'enchaîne avec du travail personnel toute la matinée. J'ai toujours tellement de choses à faire, c'est fou. J'aurais besoin de journées de seize heures pour m'en sortir. En après-midi, j'enseigne le cours de Législation et éthique professionnelle à un nouveau "groupe" à partir de chez nous. Pis là, quand je dis groupe, c'est peut-être pas le bon mot. Ste "groupe"-là`est composé de trois élèves. Aujourd'hui, y'en manque une. On peut donc dire que le tiers de mes élèves sont absents. 😂 Je suis pas super bien installée pour enseigner de chez nous. J'ai pas de pièce bureau. Pour que ma connexion soit optimale pendant les TEAMS, y faut que je branche mon portable au modem dans le salon pis que je le mette sur le petit bureau où y'a déjà l'écran de l'autre ordi. À côté, j'ouvre ma planche à repasser à sa hauteur la plus basse pis je mets mes affaires dessus. Méchant set up. Heureusement, les confinés suivent leurs cours en bas pis quand y montent, y font pas de bruit. Point de vue place, je suis pas mal mieux sur la table de cuisine mais sans le branchement au modem, les visioconférences peuvent prendre des allures de cauchemar. Tsé quand t'entends juste des onomatopées au lieu de la vraie conversation, c'est pas long que tu t'écoeures.

 

Ma journée se travail se termine par une rencontre de secteur, toujours en ligne, pis une dernière demi-heure de travail personnel. Renaud surgit ensuite pour sa leçon numéro deux de cuisine. On est encore dans la base mais j'ai bon espoir que ces deux orphelins de compétences culinaires pourront un jour se débrouiller pour s'alimenter correctement. En tout cas, si jamais y partent vivre ensemble, y vont au moins être capables de se faire quatre repas. 😁

À soir, par la fenêtre de mon salon, le coucher de soleil est beau. La photo rend pas justice. Y'aurait fallu que je la prenne quinze minutes avant. Comme je le disais l'autre jour, quinze minutes, ça peut tout changer.  Pour tu suite, c'est la seule que j'ai. 😀

Jours 380-381

Jour 380 : Je me réveille passablement fatiguée après une nuit de ONZE heures. Ces temps-ci, le samedi, je suis vraiment brûlée. Comme on dit, je dormirais sur un tas de 💩. Yé temps que mes semaines reprennent une allure un peu plus normale. Toujours en isolement, je fais une couple de lavages pis je redors deux heures en début d'après-midi. Vers 16h., je reçois un courriel de l'école avec les consignes de la Santé publique. Comme prévu, on juge que je suis à faible risque. Je peux reprendre toutes mes activités normalement. Y faut jute que je surveille l'apparition d'éventuels symptômes jusqu'au 8 avril. Samedi "gâché" pour rien. Je me récompense avec un club sandwich de chez St-Hubert. Yé trop tard pour que je sorte à l'épicerie pis j'ai pu grand chose à manger.

 

Je dis que mon samedi est gâché mais être enfermée 24 heures ou même deux semaines, c'est rien pantoute à côté de tous ceux qui sont malades, surtout les badlcukés qui ont pogné le virus sans être imprudents. Côté COVID d'ailleurs, ça va mal à la shop. On vient de repasser au-dessus des 1000 cas par jour comme quoi, dès qu'on assouplit les règles, la marde pogne. J'ai pas beaucoup suivi les nouvelles mais Legault doit pas être de grande humeur. Si j'étais lui, je serais ben à boute de gérer ça ste crise-là. C'est pas compliqué bout de criss, suivez les règles pis arrêtez de faire des niaiseries. Partis de même, on va être masqués jusqu'en 2040. 😷

Soirée tranquille devant New Amsterdam. J'enchaîne les trois derniers épisodes, ce qui met fin à la saison 2. Demain, j'embarque sur autre chose.

Jour 381 : En meilleure forme aujourd'hui, je sors des 9h. pour aller à l'épicerie pis à la pharmacie. Le duo princier arrive à soir. Y faut de la bouffe. Au Jean Coutu, j'en profite pour acheter des chocolats de Pâques. Je réalise que l'an passé aussi j'étais masquée quand je les ai achetés. Cette pandémie est looooooooongue. De retour chez nous, je passe la balayeuse, nettoie la salle de bain, change les serviettes à main. Je fais le tour des poignées de portes pis des pitons de lumière avec une lingette Lysol, Ben non, j'ai jamais arrêté de faire ça depuis un an. Je vois quand même pas mal de monde à l'école en une semaine. J'ai même fréquenté un cas positif la semaine passée. Je voudrais pas ramener ça aux confinés.

À l'école d'ailleurs, des cas positifs, on en a TOUTES les semaines. Des fois, on reçoit même plus qu'un courriel dans la semaine. La plupart du temps, ça concerne pas les élèves de notre programme. À ma connaissance, celle de la semaine passée, c'était la première de notre secteur à être venue à l'école en étant contagieuse. Les autres qu'on a eu avaient soit développé la COVID en stage ou soit en étant en confinement préventif en raison d'un conjoint positif. Bref, ça fait réaliser qu'on sait jamais où ce maudit virus-là se cache.

À soir, je commence la saison 3 de Grey's Anatomy : Station 19. Dehors, y'a des vents dignes d'un ouragan. À part mardi, la semaine s'annonce pas terrible. Dire qu'y faisait si beau. J'ai tellement hâte à l'été ! Encore douze semaine avant les vacances. Je starte le compte à rebours.

Jour 379

Dernière journée de la semaine mais sûrement pas la moindre. Initialement, je devais enseigner juste ce matin à mon groupe d'élèves plus anciens (la bande des six) mais j'ai remarqué que mes deux autres groupes étaient libres toute la journée pis comme on est en retard dans la matière, je les ai réquisitionnés. À matin donc, j'ai mon petit groupe à distance via TEAMS pis un de mes nouveaux groupes en présence. Je gère tout ce petit monde là à la fois pis ça se passe vraiment pas si mal. Bon, c'est du trouble, c'est fatigant, mais on est pu à ça près à l'école. En après-midi, j'ai mon autre groupe en présence sauf une élève à distance, en isolement préventif. Mercredi, la garderie de son enfant a appelé pour l'avertir qu'ils avaient un cas de COVID pis que la garderie fermait. Depuis le début de l'année, nos élèves sont tour à tour isolés en raison de cas dans les classes de leurs enfants ou dans des garderies. On est habitués.

Je devrais finir à 15h10 mais j'ai trop d'affaires à régler. Je reste à l'école pour passer des appels dans des pharmacies, écrire des courriels pis faire une petite rencontre TEAMS avec deux de mes collègues pour régler différents problèmes. Je suis fatiguée pis j'ai hâte que la semaine finisse. Y fera pas beau en fin de semaine mais c'est pas grave. Je vais dormir, colorier, faire mes courses pis surtout, c'est prévu que j'aille au IKEA avec William demain. J'ai "besoin" de deux ou trois affaires pis lui aussi, vu que sa coloc s'en va bientôt pis que plusieurs articles lui appartiennent. J'ai hâte de voir mon William. Depuis un an, je l'ai pas ben ben vu. Cette sortie me fait plaisir d'avance. 😍

Avant de quitter l'école, une collègue m'informe que mon élève en isolement a été déclarée positive. Y faut que je m'isole en attendant les consignes de la santé publique. Ça peut prendre entre 24 et 48 heures. La directrice pense que le risque va être jugé faible mais on a pas de certitude. Je ramasse mon stock, TOUT mon stock, au cas où je doive me confiner deux semaines. Au moment de partir, je reçois un texto de mon ex (qui vit en dessous de chez nous) qui m'avertit qu'un tawin squatte ma place de parking. ÇA, ça me met en maudit. Criss, me semble que c'est clair que c'est un parking PRIVÉ ça ? C'est comme quand y'a du monde qui se parke devant notre sortie. Si je tenais pas tant à mon char, je leur foncerais dedans. 😡

Je quitte l'école d'humeur très moyenne. J'arrive chez nous pile au moment où le char fautif est en train de quitter les lieux avec deux jeunes au volant. Je rentre chez nous comme une paria. Je me change pis je désinfecte mes affaires. Me vla confinée jusqu'à nouvel ordre. Weekend à l'eau.

Jours 377-378

Jour 377 : Je comprends pas comment des gens normaux peuvent vivre sans café. Ben oui, je vous jure, ça existe ça. Des gens qui boivent pas de café. Vrai de vrai. J'en ai déjà vu. Pis je comprends pas. Comment peut-on vivre, SURVIVRE sans café ? Mystère. Moi en fait, le café, j'aime pas vraiment ça. J'ai tout essayé : avec ou sans sucre, avec lait ou crème, lait et sucre, crème et sucre, pas trop de sucre pis un peu de lait, juste un peu de lait, noir, corsé, velouté, mélangé... Ce que j'aime moi, c'est des café Moka, Dalgona ou ben des cappuccinos glacés. En fait, j'aime ça quand ça goûte autre chose que le café. Le problème, c'est que ces affaires-là, c'est pas toujours accessible pis c'est calorique. Ça se boit pas nécessairement bien le matin non plus. Le deuxième problème, c'est que j'ai BESOIN de caféine pour passer mes journées de travail, surtout ces temps-ci. Finalement, après divers tests peu concluants, je m'en tiens à la base : un Américano moyen avec un Splenda dedans, histoire de casser l'amertume. Beau temps, mauvais temps, j'arrête au service à l'auto du TIM. Ça fait partie de ma routine pis ça m'aide à starter ma journée du bon pied en shakant tout l'avant-midi. ☕☕☕

Ma journée d'ailleurs, je la passe à enseigner à mes élèves qui, pour une rare fois, sont en présence pour faire un formatif, c'est à dire un genre de pratique d'examen final. Encore une fois, je passe six heures à parler avec un masque dans la face. On s'habitue à tout faut croire. Des fois, je me ramasse toute seule dans mon local pis je me rends compte que je l'ai même pas enlevé. D'autres fois, je trouve ça ben chaud pis insupportable. Les masque de procédure, à force de respirer pis parler fort dedans, y produisent comme une petite poussière. C'est pas super le fun. Un autre désagrément dû au fait de parler beaucoup pis fort : la voix. Quand j'enseigne beaucoup, comme depuis janvier, j'ai souvent des ratés quand je parle. Comme si ma voix était usée. Je suis un genre de René Angelil féminine. 😁

Ma journée avec élèves se passe bien dans l'ensemble. En finissant, je reviens chez nous en quatrième vitesse pour rencontrer en ligne deux de mes stagiaires. Ces temps-ci, j'ai l'impression que mes journées finissent pu. La madame est fatiguée le soir.

Jour 378 : La madame est fatiguée le matin aussi. Y refait noir depuis deux semaines quand mon réveil sonne misérablement à 5h30. Ces temps-ci, ça m'arrive de le régler pour 5h45. Y faut que je cours plus pour être prête à l'heure mais 15 minutes supplémentaires des fois, c'est providentiel, même si c'est pas long. 15 minutes au chaud dans son lit, ça passe à la vitesse de l'éclair. 15 minutes par contre, ça peut être ben long des fois par exemple si t'es deboute dehors à -35ºC, si t'es en train de te faire épiler à la cire, de retenir une envie de pipi, de conduire dans le trafic, de t'étouffer, de brûler vif ou de regarder Star Académie. Dans la vie, tout est relatif.

Aujourd'hui, c'est ben tranquille à l'école. Je sais pas trop où sont mes collègues. Probablement que tout le monde travaille à distance. Sur place, y'a juste moi pis mon collègue Jean-Sébastien, enfermés chacun de notre bord. Lui, y'a des élèves en présence. Les miens sont à distance. Voyez pourquoi j'ai besoin de café. Ça fait trois mois que je suis enfermée là dedans. Cherchez pas les fenêtres, y'en a pas. Cherchez pas les élèves, y'en a pas non plus. 😕

 

Entre mes deux shots de trois heures d'enseignement, je rejoins mon collègue dans son local pour dîner avec lui. Y'a des fenêtres pis y fait soleil. Ça peppe un peu pour entamer l'après-midi. À 15h15, même chose qu'hier, je me garroche chez nous pour venir rencontrer deux autres stagiaires. La journée finit tard. La soirée passe vite.

Hausse significative des nouveaux cas de COVID aujourd'hui. Après quelques semaines qui laissaient présager l'arrivée des beaux jours, nous vla tu pas avec 945 nouveaux cas.

Jours 374-375-376

Jour 374 : Réveillée par les miaulements de Juliet, je me rends compte, en sursaut, qu'il est 10h10. Ça, j'hais ça. J'aime pas ça me lever aussi tard. J'ai vraiment l'impression de gaspiller ma journée. Y faut croire que je suis fatiguée de mes semaines de fou. C'est vrai qu'hier soir, j'ai regardé New Amsterdam jusqu'à minuit et demi en gossant sur un petit jeu de piano très addictif sur ma tablette. 🎹

Programme d'aujourd'hui, rattrapage de District 31 avec Morgan, finir mon ménage pis aller marcher. Cet aprem, je fais un de mes trajets spécial confinement, 8.3 km en pleine ville. Dehors, y fait super beau pis y'a vraiment beaucoup de monde. L'an passé, à pareille date, y'avait encore plus de marcheurs mais les rues étaient plus tranquilles. Aujourd'hui, y'a de l'action ! À ce temps-ci de l'année, Montréal est sale, comme toutes les autres villes je suppose. Le gravier répandu sur le trottoir tout l'hiver a pas encore été ramassé. Y'a aussi des déchets qui jonchent le sol partout le long des haies, autour des abribus, dans les parking pis les espaces verts. Encore une preuve de la connerie humaine. Je devais avoir 7 ans la dernière fois que j'ai jeté quelque chose à terre. 😡

 

En marchant bien droite pis en m'étirant de temps en temps sur les coins de rues, je reviens chez nous sans trop mal au dos, heureuse d'un printemps qui me chauffe la couenne...

 

Jour 375 : C'est ma journée la moins chargée de cette semaine qui commence. J'enseigne juste en après-midi. Je me rends quand même à l'école pour 9h30. J'ai des élèves qui commencent dans des nouveaux milieux de stage mercredi pis y faut que j'appelle les pharmacies pour faire un premier contact pis m'assurer qu'ils ont compris comment fonctionnent les stages. Appeler les pharmacies, c'est un peu comme y aller sur place. Les employés ont pas le temps de nous parler, encore moins avec la vaccination COVID qui est en train de se mettre en place. J'essaie de faire ça vite tout en transmettant l'entièreté des informations. Si on veut des milieux qui collaborent bien, y faut s'arranger pour qu'y nous aiment. 😉 

 

 

Mon char indique 19ºC quand je sors de l'école à 15h30. C'est tu pas assez le fun pour vous autres ça ? Le printemps est là. Ça se sent pis ça se voit. Bon, oui je sais. Y faut pas partir en peur. Y peut encore faire frette pis y peut encore neiger. N'empêche, ça fait du bien quand ça passe. À soir, pour une deuxième nuit en ligne, je dors la fenêtre ouverte. Joie !

 

Jour 376 : J'enseigne encore juste en après-midi mais tout comme hier, je me rends à l'école en matinée pour travailler un peu. En tant qu'enseignant, on a toujours un courriel à envoyer, un examen à corriger ou un truc quelconque à préparer. En fin de journée, on est supposés avoir notre réunion de secteur mais elle est annulée à la dernière minute afin de régler une situation urgente pour laquelle on requiert ma participation. Je quitte finalement l'école à 17h30. Dehors, le temps est beau pis doux. Petite chanson de circonstance que je fredonne sans cesse depuis une semaine. Petite toune de fin d'hiver...

 

Jour 373

Une des affaires que j'aime le plus quand le beau temps revient, c'est étendre le linge dehors. Moi la sécheuse, très peu pour moi. Ça sert juste pour les draps, même l'hiver. De la mi-mars au début novembre, j'étends dehors. Le reste de l'année, j'installe mon séchoir près d'un calorifère. Pourquoi je fais ça ? Trois raisons. La première, ça préserve le linge. Vous êtes vous déjà arrêtés deux minutes à regarder la charpie qui se ramasse dans le filtre de votre sécheuse ? La couleur que vous voyez, c'est celle de vos vêtements ! Déjà, ça, c'est assez dissuasif. Moi mon linge, je le garde looooooooooooooongtemps faque j'y fais attention. La deuxième raison, c'est que étrangement, moi j'aime ça mettre du linge "raide". C'est bizarre hein ? Ça me vient d'une amie du CEGEP qui m'avait dit qu'elle, elle aimait ça mettre ses jeans quand y'avaient séchés à l'air libre pis qu'ils étaient raides. Ça m'est toujours resté. Troisième raison, l'économie d'électricité. Bon, je fais pas ben ben de lavage pis ça coûterait pas une fortune mais ça m'écoeure de payer quand je peux arriver au même résultat gratis. Je suis de même, kessé que vous voulez que je vous dise. 😀

Faque aujourd'hui, y fait soleil pis on va pogner 8ºC. C'est ben assez pour faire chesser du linge. Par contre, à ce temps-ci de l'année, y faut que je l'étende sul balcon d'en avant parce que le soleil du matin, c'est encore trop frette en arrière. Bon, je dirais pas que j'ai pas gelé quand j'ai étendu à 3ºC mais la satisfaction de voir mon linge dehors au vent en vaut largement la peine.

Évidemment, j'aime AUSSI le beau temps pour être le plus souvent possible dehors : marcher, faire mes commissions à pied, laver mon char, boire une bière avec de la musique sul balcon pis faire toutes sortes d'activités extérieures. Là, y fait pas encore assez chaud pour faire tout ça. Faut pas charrier. Quand même, une petite marche est de mise aujourd'hui.

Je décide de marcher jusqu'à la Place Versailles pour aller au Dollarama. Depuis un an, je restreins BEAUCOUP mes apparitions dans les magasins. Ça me choque de voir les gens multiplier les petites commissions. N'empêche, des fois, j'ai besoin d'acheter des affaires comme tout le monde. Dehors, le vent est frais mais on est quand même bien pis je me suis habillée en conséquence. J'arrive au Dollar en un rien de temps. Y'a une petite file mais c'est pas long que je rentre. Je m'éternise pas dans le magasin. Je pogne mes quatre articles pis je décampe. Je traverse la Place Versailles à pied pour continuer ma marche sur la rue Sherbrooke. Sur le mail, je croise des innocents qui, un an plus tard, ont pas encore compris qu'un masque, ça se porte sul nez. Ça me met tellement en maudit ça ! Je hais tous les gens qui portent leur masque en dessous du nez avec PEUT-ÊTRE une petite tolérance pour les personnes âgées. D'ailleurs, c'est surtout pour ELLES qu'on essaie de pas propager le virus...

Une autre affaire qui m'ÉNARVE, c'est ceux qui portent leur masque sul menton entre deux shots dans la face. Ça c'est dégueu. Si par hasard leur menton est "contaminé", ben y contaminent l'intérieur de leur masque avant de se le remettre sur la bouche pis le nez. Même principe pour ceux qui se le laisse accrocher après une seule oreille, laissant battre le masque au gré du vent pis des microbes. Je vous jure, je commence à me sentir moins tolérante face à la bêtise humaine.

Avec tout ça, je reviens 5.5 km plus tard. Ça fait vraiment du bien de marcher, même si je rentre chez nous avec un bon mal de dos. Je me promets de recommencer demain pis de plus en plus souvent. Je fais des filets de saumon pour souper pis je joue les parties I-J-K de UNO avec les confinés. 

Soirée tranquille devant New Amsterdam. Juliet aime ben ça.

Jour 372

Jour 372 : "Tuez-moi !" C'est la réflexion qui me vient en tête quand mon alarme retentit à matin. Je suis bien dans mon lit pis j'ai pas envie de me lever. Hier, j'ai proposé à mon amie Katrine de la ramasser au métro Langelier à 7h. faque y faut que j'embraye. L'idée de l'embarquer pis de faire un stop avec elle au Tim me motive. 6h55, je suis au métro. 7h20, on est à l'école, Américano en main. ☕☕

J'enseigne toute la journée (encore) mais ça s'annonce relativement tranquille. Vous vous demandez peut-être pourquoi je spécifie tout le temps que j'enseigne alors que c'est ça ma job ? C'est ben simple. Avec un contrat à temps plein comme le mien, je devrais enseigner en moyenne 18 heures par semaines pour un total de 720 heures par année, pis faire environ 14 heures de travail personnel  pour combler mes 32 heures hebdomadaires. Comme mon horaire est un peu mal balancé cette année, j'ai passé des semaines à faire uniquement du travail personnel faque là, en contrepartie, j'enseigne jusqu'à ce que mort s'en suive. Heureusement, j'ai une énergie quasiment illimitée. Par contre, la patience en prend forcément un coup mais ça semble par paraître. Poker face.

Le matin, comme l'après-midi, j'ai deux élèves en classe mais le reste de la gang est à distance. Évidemment, y faut que je garde mon masque à cause des élèves sur place. J'ai un peu mal en arrière des oreilles. Toute la journée, mes apprentis font des exercices pis moi je réponds à leurs multiples questions. Je vous jure, je dois entendre "madame ?" 250 fois par jour. Y'en a aussi qui m'appellent "madame Sarah" pis les plus habiles avec le français risquent même "madame Desaulniers". Moi, je leur dis toujours qu'y peuvent simplement m'appeler par mon prénom pis même me tutoyer. Je suis pas la reine d'Angleterre. Étrangement, peu d'élèves osent me dire "tu", même ceux plus vieux que moi. Ben oui, y'en a. Dans mes groupes, y peut autant avoir un jeune de 17 ans qu'un "vieux" de 55 ans. C'est très diversifié. En nationalités aussi. La majorité des élèves sont arabes. Y'en a beaucoup beaucoup. Certains étaient pharmaciens dans leur pays d'origine. Des fois, on a des médecins, des bio-chimistes, des gens qui travaillaient dans des laboratoires. Y'a vraiment de tout.

15h10 sonne le début de la fin de semaine. En roulant sur Langelier, je me dis qu'y faut vraiment que j'écrive à la ville pour les avertir que la nouvelle configuration de la rue marche pas pantoute. Au coin de Beaubien, y faut attendre les pointillés pour se pousser dans la voie de droite pour tourner. Le problème, c'est que personne le fait faque si tu respectes le règlement (comme moi) ben tu peux pas te tasser. C'est mort de chez mort. Y faut vraiment faire de quoi avec ça. C'est rendu le bordel. 🚌🚐🚕🚗🚚🚙🚒🚛🚑🚐🚌🚕🚓

Y va faire beau ce weekend pis je compte en profiter. En rentrant, je me sers une bière (gracieuseté de mon beauf) pis je me lance dans mon époussetage en écoutant le nouvel album des Cowboys fringants. J'étais loin d'être convaincue la première fois que je l'ai écouté mais plus ça va, plus j'aime. Extrait.

Facebook me rappelle aujourd'hui que vla deux ans, j'étais au show de KISS, moment mémorable dans ma vie. Sérieux, William m'a dit que quand l'écran géant a montré le groupe backstage en train de se diriger vers la scène, y pensait que j'allais pleurer. J'ai encore la chair de poule quand je regarde ça. Sérieux, quasiment 70 ans les monsieurs. Paul Stanley est encore très sexy. Checkez-moi ça. J'étais là !!!

 

 

 

Après souper, c'est UNO avec Renaud pis Morgan. Avec notre nouvelle règle supplémentaire, on est rendus aux lettres D-E-F-G-H. Ça sera pas facile demain quand on va pogner le K. Vite de même, à part koala, kiwi pis kimono, j'ai rien à dire. Ça, c'est rare. 😁

Jours 370-371

Jour 370 : Enseignement ce matin suivi de rencontres avec trois stagiaires. La première, je la visite direct dans sa pharmacie, un gros Pharmaprix pas loin de chez nous. Cette année, c'est vraiment l'enfer d'aller directement dans les milieux de stage. Avec les mesures pis la distanciation, y'a des employés enfermés dans toutes les minis pièces des backstore faque on a pas de place pour s'asseoir avec nos élèves. Juste pour dire, j'ai déjà fait une de mes rencontres assise avec ma stagiaire sur les chaises de l'aire d'attente des prescriptions pendant qu'une vieille madame essayait d'écornifler ce qu'on se disait. Une de mes collègues, elle, a déjà rencontré sa stagiaire deboute dans une rangée de médicaments en vente libre. Vous voyez le genre. En plus, les superviseurs de nos élèves (souvent les pharmaciens propriétaires) ont pas le temps pantoute de s'assoeir avec nous autres pis de nous parler. On a toujours un peu l'impression de déranger. Pis comme si c'était pas assez, là, y'a la vaccination COVID qui vient d'embarquer là-dedans. Ça a juste pas de maudit bon sens. 😩

Mes deux autres stagiaires, je les rencontre via TEAMS, back à back. Elles me racontent aussi à quel point c'est occupé voire débordé dans leur milieu de stage. Les réunions TEAMS ont l'avantage qu'on puisse se parler chacun de chez nous, dans un environnement "calme". Heureusement, les élèves sont rendus meilleurs avec les visioconférences mais y'a encore des progrès à faire. Quand j'enseigne, je vois souvent des demi-faces ou des silhouettes noires d'élèves en contre-jour. L'autre affaire, c'est les micros qui restent ouverts par inadvertance. Des fois, on entend ben du vacarme : du bruit de vaisselle, la TV, un chien qui jappe, des enfants qui crient. C'est à se demander comment les élèves peuvent se concentrer dans un tel environnement. Aujourd'hui, je comprends pas trop comment ma dernière stagiaire est installée mais sa caméra bouge comme si elle était accrochée au boute d'une corde, dehors au vent. J'ai de la misère à me concentrer. J'ai peur que la caméra ou l'élève s'envole. 🐦

En vidant ma boîte à malle en fin d'après-midi, je trouve mon rapport d'impôt pis ceux des confinés. À ma grande surprise, non seulement j'en paie pas mais je reçois un bon remboursement cette année. C'est à n'y rien comprendre. D'ailleurs, ces calculs-là vont toujours rester un mystère pour moi. Stu à cause de mes frais universitaires, de mes REER ? Aucune maudite idée. Coup donc, je vais quand même pas m'en plaindre. Les trois héritiers vont en profiter à coup sûr. 😁

Ma deuxième course de bateaux tire à sa fin. Je devrais franchir la ligne d'arrivée pendant la nuit. Là, je navigue dans le Golf de Finlande. C'est super beau. Y neige dans la mer. Une nouvelle course commence demain matin. Mon bateau est prêt pis celui de Fanatic77 (mon frère) aussi. ⛵⛵

 

Jour 371 : J'enseigne toute la journée pis je me sens pas au summum de ma patience avec mes deux "nouveaux" groupes qui sont en présence. Pour se connecter sur les ordis de l'école, les élèves doivent utiliser leur adresse courriel de la CSSDM pis leur mot de passe associé. Après QUATRE mois de formation, plusieurs d'entre eux connaissent pas ces informations-là par coeur faque c'est un aria quand c'est le temps de se logger. Me semble, si t'es pas capable retenir ton courriel (constitué à partir de ton propre nom) pis ton mot de passe, ben y'a rien qui t'empêche de l'écrire quelque part. On a de la mémoire ou on en a pas faut croire.

 

La mémoire, je vous apprendrai rien, c'est une faculté en voie d'extinction pis pas seulement chez mes élèves. C'est tu parce qu'on vit dans un monde de fou pis qu'on a trop de choses dans la tête ? C'est tu parce qu'on a pu d'intérêt ? C'est tu parce que tout est rendu trop facile, trop à portée ? Ce qui est en train de se perdre aussi c'est le calcul mental, la logique, la réflexion, la compréhension, la vivacité d'esprit, l'énergie pis la capacité à faire des liens pis à transposer des notions apprises dans d'autres contextes. Les aptitudes sociales aussi sont de plus en plus précaires. Ça m'inquiète. J'ai ben peur qu'on aille pas 💩 ben loin avec ça. 

Moi en tout cas, de la mémoire, j'en ai pis à revendre à part de ça. Je mémorise vite et bien pis je CONSERVE les informations. Je me rappelle encore de chansons inventées dans un camp de vacances quand j'avais 11 ans. Je me rappelle des dates de fêtes de mes amies du primaire pis du secondaire, des numéros de téléphone de mes matantes pis des fables de Lafontaine apprises à 8 ans. Je connais mot à mot quasiment toutes les 2000 chansons qui sont sur ma clé USB dans mon auto. Je retiens aussi toutes sortes de niaiseries, répliques ou affaires qui me concernent pas. En secondaire 1, par exemple, dans le cours d'enseignement religieux, on avait fait un travail en équipe pis y fallait présenter ça en avant. Y'a une fille, dans une autre équipe, qui avait chanté une chanson inventée pour les circonstances. Ça parlait du Sabbat. La chanson durait genre 30 secondes. Quarante ans plus tard, je me rappelle encore de l'air pis des paroles. Je suis sûre que la fille qui l'a inventée pis chantée s'en rappelle même pu. 😂

Faque c'est ça, je suis pas ben ben patiente mais j'essaie de pas trop le laisser paraître. Heureusement, la journée passe vite pis dans un calme relatif. Je reviens chez nous heureuse de constater qu'on est jeudi. En plus, à soir, c'est Morgan qui "cuisine" pis avec bonne volonté, par dessus le marché. Tout comme Renaud vla quelques jours, la recette est parfaitement accomplie. À les voir aller tous les deux, j'ai quasiment l'impression que ça les amuse.  Dans les prochaines semaines, on va augmenter la difficulté parce que là, on est vraiment dans le bas bas bas de l'échelle, dans le bas d'une grande grande échelle. Mais bon, y faut ben commencer quelque part. Rome s'est pas fait en un jour paraît-il pis asteur, tous les chemins mènent là. 😀

Jour 369

Journée de travail pareille en tous points à celle d'hier. J'enseigne beaucoup cette semaine mais heureusement, mes élèves passent pas mal de temps à travailler de façon autonome. Évidemment, je suis là pour répondre à leurs multiples interrogations pis répéter plusieurs fois les mêmes explications. Entre ça, j'ai tellement de choses à faire que le temps file à vitesse grand V. ⌚

Tout comme hier, je dois rencontrer une élève en ligne à la fin de ma journée. Heureusement, je fais ça à partir de la maison. Cette fois-ci, TEAMS fonctionne parfaitement. Apparemment, hier, y'a vraiment eu un bug généralisé. J'étais pas la seule à gosser vainement pour me connecter.

Conférence de presse de François Legault à 17h. Y'a encore rien de ben significatif pour Montréal si ce n'est que le couvre-feu passe à 21h30 dès demain. Pour le reste, j'ai cru entendre que les salles de spectacle vont rouvrir ? Personnellement, moi j'aime mieux attendre encore un peu pour aller m'enfermer avec ben du monde, que ça soit permis ou pas. Je m'ennuie pas encore assez pour aller me contaminer inutilement. J'aimerais ben ça par contre aller bientôt m'asseoir sur une terrasse mais pour ça, y faudrait déjà qu'y fasse un peu moins frette. 🍺

Après souper, c'est l'heure de nos quelques parties de UNO. Renaud a une nouvelle idée pour complexifier le jeu. À chaque fois que c'est notre tour de jouer, on doit nommer un mot commençant par une lettre pré-déterminée en déposant notre carte. Si on réfléchit trop longtemps, on doit piger une carte dans la pioche. Comme toujours, on a ben du fun. En tout cas, on va avoir jouer pas mal depuis un an. Là, y faudrait resortir nos vieux jeux de confinements avant d'oublier toutes les règles.

En début de soirée, Renaud s'enferme dans la salle de bain pour se laver. Ici, on a pas une grosse tank faque on commence de bonne heure, pour espacer les douches pis s'assurer que personne va passer à l'eau frette. En règle générale, Renaud passe en premier. Après lui, c'est Juliet. 😍😍😍 De mon côté, je cherche, sur la page de TVA Nouvelles, des informations supplémentaires sur les assouplissements annoncés aujourd'hui. Je tombe sur des nouvelles plus édifiantes les unes que les autres.

Floride : Un homme est retrouvé avec les oreilles de son grand-père dans ses poches. 👂👂

Paris : Un enfant de 11 ans se défenestre après avoir été puni par sa mère pour avoir intimidé un camarade de classe. 👦

Ontario : Un gars saoul, persuadé de s'être fait voler son char avec son enfant dedans, passe proche de provoquer le déclenchement d'une Alerte AMBER. 🍺🍺🍺

Wisconsin : Le maire d'une petite municipalité mène un combat pour mettre la main sur une statue de RoboCop pour décorer sa ville. 💤

Vatican : L'Église catholique réitère que l'homosexualité est un péché. 💩

Finlande : Des singes en captivité ont accès à des vidéos sur demande pour se divertir. 🐵

San Francisco : Trois femmes sans masque ont toussé sur un chauffeur UBER. 🚕

***

Pendant ce temps, sur un coin de rue près de chez vous, avez-vous vu les nouveaux camions de Postes Canada ?

Jour 368

Journée d'enseignement à distance sans AUCUN élève sur place. Je vous jure, le confort d'enseigner sans masque, ça a pas de prix. Au retour à la maison, j'ai un stagiaire à rencontrer via TEAMS mais je suis incapable de me connecter. Je reboote mon ordi pis je réinitialise mon modem. Rien à faire. De toute façon, mon internet fonctionne normalement faque le problème doit venir d'ailleurs.  Après 15 minutes de tentative, je capitule pis je décide de faire ma rencontre par téléphone. Mon horaire est ben trop chargé cette semaine pour remettre ça à un autre jour. ⏳

Pour souper à soir, c'est Renaud qui cuisine. Y doit reproduire la recette de pâtes apprise vla un mois. Yé cute pis un peu drôle à voir aller avec sa procédure pis ses chaudrons. Moi, je le laisse se débrouiller même si y'a l'air un peu démuni par boutes. Finalement, le résultat a ben de l'allure pis ça goûte exactement la même affaire que si c'est moi qui l'avais fait. Je pense que je vais prendre goût à faire cuisiner les confinés. 😈

 

Une de mes collègues de travail m'a fait remarquer aujourd'hui qu'on voit pas les vidéos pis les liens que je publie quand on lit mon blog sur un téléphone ou une tablette. Ça, c'est un problème de BLOGGER qui est "non responsive". En gros, ça veut dire que l'interface s'adapte pas bien à tous les types de supports. Les photos que je poste se placent pas exactement de la même façon non plus sur un cel ou une tablette. Je peux rien faire pour ça. En fait, c'est faux. Je pourrais migrer mon blog sur une interface qui serait responsive (genre WORDPRESS.org) mais ça a l'air compliqué pis faut pas se le cacher, mon blog est plus proche de la fin que du début. La pandémie aussi, on espère.

Faque c'est ça. Si vous avez l'impression, des fois, que ça coupe sec à la fin d'un paragraphe ou d'une journée, c'est fort probablement parce que ça se termine avec une vidéo que vous voyez pas. 😕 De temps à autre, ça peut aussi être parce que j'ai l'air bête. 😁 Si un jour je me starte un troisième blog (y me faudrait d'abord une idée), je vais prévoir l'héberger sur une plateforme payante. Fini le niaisage. En plus, y va être ben mieux référencé parce que les blogs gratuits, ça sort pas fort fort dans les moteurs de recherche. Kessé que vous voulez que je vous dise. Quand on est cheap, on se fait pogner dans le tournant.

Parlant de tournant, je suis pas sûre de dormir tranquille cette nuit étant donné que je suis sur la fin de deux courses de bateaux qui nécessitent des manoeuvres constantes. Dans l'une d'elle, mon frère (Fanatic77), me colle au cul derrière d'assez près. Y faut juste pas que je m'échoue quelque part en dormant. Le point positif. J'ai déjà hâte de me réveiller demain matin. Bonne nuite ! 🌜

Jour 367

On dirait que prendre l'air hier m'a énergisée plus que fatiguée. J'ai pas si ben dormi pis j'ai fait deux autres rêves dont un assez étrange dans lequel le père de mes confinés était magasinier à mon école pis Serge Fiori, le directeur. ❓❓❓ Dans mon deuxième rêve, j'allais chercher Morgan (petit) à l'école avec un espèce de vélo électrique à quatre roues mais avec lequel on pouvait également pédaler. C'était le fun se promener là-dedans pis Morgan était content. Sérieux, depuis un an, j'ai jamais fait autant de rêves bizarres. Avant, je rêvais que je faisais du lavage, du ménage, que j'allais travailler... 😳

Aujourd'hui, je cuisine un peu pour le retour des héritiers, je passe la balayeuse, je relaxe. J'occupe une grosse partie de ma matinée pis le début de mon après-midi à colorier. Voici mon oeuvre en production.

 Petite toune du jour pour accompagner ça.

Renaud pis Morgan montent pour souper pis on joue quelques parties de UNO. Je suis toujours heureuse quand ma semaine avec eux-autres commence. Des fois, je suis contente aussi quand y s'en vont. 😁 Sérieusement, y sont ben pas de troubles ces enfants-là. J'ai vraiment pas à me plaindre. J'ai jamais vraiment eu à me plaindre de William non plus. Y'avait plus de caractère que les deux autres mais y'était bon à l'école pis très tranquille.

674 nouveaux cas de COVID aujourd'hui. Ça se maintient pas pire notre affaire. À la même date l'an passé je me disais :"Bon c'est pas grave. Y va bientôt faire beau. On va pouvoir passer plus de temps dehors. On va bientôt se sortir de cette patente-là"... Un an plus tard, je me dis les mêmes maudites affaires pour m'encourager. C'est vrai qu'avec les vaccins, on est en meilleure position qu'en mars 2020. J'imagine qu'on peut espérer un été à peu près normal ? Y faudrait que je prenne le temps d'échafauder des plans pour mes vacances. J'aimerais peut-être louer un petit chalet mais où ? Quand ? Yé peut-être déjà trop tard ? Avez-vous des suggestions ? Je voudrais pas me ramasser dans un vieux shack.

Aie, j'espère qu'il y a quelqu'un des fois, qui cliquent mes liens Youtube ? Mon beau-frère m'a dit que lui, y clique pas. 😡 Y perd une bonne occasion d'étoffer sa culture musicale. Vous autres aussi, si vous cliquez pas. Y'en a vraiment pour tous les goûts. 😀

Avec tout ça, y fait clair jusqu'à 19h. aujourd'hui. C'est tu assez le fun ça ? Avez-vous de la misère avec les changements d'heure vous autres ? Moi, pantoute. Ça change absolument rien à ma vie. J'ai pas une routine assez stricte pour que ça me perturbe. À matin, je me suis levée autour de 9h., comme d'habitude sauf que j'avais officiellement perdu une heure de sommeil. L'affaire, c'est que je me couche jamais à la même heure, encore moins le samedi faque je peux aussi ben faire une nuit de six heures qu'une de dix. De toute façon, moi je trouve qu'on devrait changer ça en journée l'heure, pas la nuit. Me semble, tu fais une nuit normale pis en après-midi, oups, tu tasses d'une heure, point final. Moi je faisais ça avec mes gars quand y'étaient petits, surtout quand on reculait. Plutôt qu'y se réveillent à 7h. pis qu'y soit juste 6h., je reculais en plein après-midi pendant qu'on était en train de faire une activité qu'on aimait. Comme ça, tout le monde était content. Photo des bambins petits.

Bon ben vu qu'on a avancé, yé déjà 23h. Je travaille demain moi là ! Contrairement à l'an passé... 

Jour 366

Vla deux semaines, on avait prévu se voir dehors, en famille, mais y faisait pas beau. On avait reporté le projet pis c'est aujourd'hui que ça se passe. Le plan, c'est de se rejoindre à l'île St-Quentin, à Trois-Rivières, mon frère, mon beauf pis moi. On va aller marcher pis mon père va venir nous rejoindre dans le parking après. Ben oui, c'est de même. Quand tu respectes à peu près les règles, tu vas pas t'enfermer chez le monde. Tu rencontres ta famille dans un parking à moitié plein de bouette pis au bout du compte, ste perspective-là t'enchante parce que c'est ta seule option. 😀

13h30, nous, les trois comparses, on est fin prêts pour notre petite promenade. À noter qu'on est plus voyants les uns que les autres. Si l'un de nous se perd, c'est pas long que les secours vont le repérer. Je déconseille vivement de nous fixer du regard trop longtemps. Vous risquez de voir apparaître des taches noires dans votre champ de vision. 👀

Nous autres, on est toujours de bonne humeur, plein d'entrain pis motivés. On marche environ 4 km dans un parcours hasardeux où se succèdent tour à tour neige, glace, bouette, sable, asphalte, gravier pis gadoue. Y fait un superbe soleil mais c'est plutôt frisquet sul bord de l'eau. Heureusement, on a prévu le coup pis on est ben habillés. La rivière est en train de dégeler. Y reste déjà pas tant de neige. C'est quand même beau. On a déjà le projet de revenir l'hiver prochain pour patiner.

 

Yé autour de 15h. quand on revient aux autos. Mon père pis l'amie de mon frère nous rejoignent. On prend un petit verre de mousseux pour souligner mes 50 ans pis les 44 ans de mon frère. Mon beauf, qui laisse jamais rien au hasard, a même apporté des tables, un gâteau pis de la musique. Julie, l'amie de mon frère, a emmené des galettes. J'ai pas vu mon père depuis Noël pis j'avais pas vu mon beauf depuis le 2 janvier. C'est le fun d'être tout le monde ensemble. Vraiment, avec ste pandémie-là, les gens ne sont réinventés de toutes les façons. Avant, boire du champagne frette, assise entre deux chars, à -10ºC dans un parking tout sale, ça aurait été une punition monumentale. En 2021, c'est la fête. 🎈

 

On boit, on jase pis on rigole pendant une grosse heure et demie. Mon beau-frère m'offre un sac cadeau rempli de petites gâteries pour souligner mes 50 ans. Yé tu assez fin à votre goût ste Alain-là ? Y pense toujours à toute.

 

 

16h30, tout le monde est plus ou moins gelé. C'est l'heure de reprendre la route. Pour une fois, je fais tout mon trajet à la clarté. Ya quand même pas mal de monde sur la 40 mais c'est sec pis ça roule ben. J'ai eu une belle journée. J'ai hâte qu'y fasse encore plus chaud pis j'ai hâte aux vacances. 🌞

 

Aie, on avance l'heure cette nuit. Oubliez pas hein ? 

Jour 365

Un an. Un an que la catastrophe est vraiment arrivée. Un an que le bordel a pogné solide. Un an que la vie s'est pratiquement arrêtée. 12 mars 2020, en soirée, on annonçait la fermeture des écoles au moins pour le lendemain, le temps de mettre en place des mesures de salubrité supplémentaires. Vla un an, certains étaient contents d'avoir un petit jour de congé providentiel. Suite à cette nouvelle s'en est suivi tout un branle-bas de combat. Pour plusieurs personnes, le congé s'est prolongé de jour en jour pis de semaine en semaine. Pour d'autres, la charge de travail a doublé voire triplé. Un an plus tard, peu importe dans quel camp on s'est situé, on est tous unanimes, on est ÉCOEURÉS.

Aujourd'hui, j'enseigne toute la journée à mes nouveaux groupes. J'ai convoqué tous mes élèves en présence faque on est tous masqués jusqu'aux dents. On s'habitue à tout y faut croire. Personne se plaint. Tout le monde est de grande humeur. J'ai acheté des chocolats (emballés) que je pitche aux élèves sous différents prétextes. T'es arrivé en retard ? Kin, un chocolat ! J'ai posé une question pis t'as tenté une réponse ? Let's go, un chocolat ! T'as rit à une de mes jokes ? Enweille un chocolat par la tête ! Tout le monde est joyeux. Une élève me dit : "Moi être ici avec les amis (ce sont des adultes hein) pis du chocolat, ça me rend heureuse". Ça prend vraiment pas grand chose des fois. Pis ça m'a coûté 8$.

15h10, je suis pas fâchée que la semaine finisse, d'autant plus que j'en ai une assez mongole en vue la semaine prochaine. Je donne un lift à ma chum Katrine pis on se rend compte qu'on est quasiment plus en danger dans mon char que dans le train de mon rêve. Je sais pas ce qui se passe mais c'est le festival des dangers publics. On dirait vraiment que personne sait chauffer. Je bifurque sur Sherbrooke pour les derniers kilomètres. Sur Sherbrooke, pour ceux qui connaissent pas, y'a six voies, trois dans chaque sens. Je roule à l'extrême droite parce que c'est une voie réservée aux bus, taxis pis co-voiturage faque quand j'ai Katrine dans l'char, j'ai le droit. C'est pour ça que je l'embarque. Sinon, elle marcherait. Je roule allégrement dans ma voie pendant que les deux voies à côté sont au point mort. Surgit soudain devant moi, un char qui arrive du sens inverse pis qui a décidé de tourner vers le sud devant les chars arrêtés. Le problème, c'est que moi, j'avance. Je break raide pis j'évite la collision. J'aurais pas été responsable mais c'est du trouble pareil. En breakant, je mets mon bras devant Katrine pour la protéger, comme je faisais et ferais encore avec mes gars. Voir si mon bras gros comme celui d'un enfant de 5 ans va sauver quelqu'un qui revole dans le dash. Faites-vous ça vous autres ? En tout cas, Katrine pourra pas dire que j'ai pas sa sécurité à coeur. 😁

Faque on est jour 365. Un an plus tard, de quoi la COVID viendra pas à boute ?